Le PS compte et recompte en espérant sortir de la crise

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Après un week-end de dramatisation, représentants de Martine Aubry et de Ségolène Royal ont tenté lundi pendant plus de six heures au siège du PS de résoudre les contestations nées du vote incroyablement serré des militants pour désigner la future chef du PS.

Mais alors qu’on s’attendait à voir la „commission de récolement“ (13 membres, dont 3 représentants des deux candidates) poursuivre ses travaux jusque dans la nuit, elle les a suspendus vers 17h15 jusqu’à mardi 14h00. Cette décision a été prise „en commun“ au sein de la commission, selon le secrétaire national aux fédérations, Kader Arif, un des représentants de la direction au sein de cette instance. Alors que 42 voix seulement – sur 134.734 suffrages exprimés – séparent le maire de Lille de l’ex-candidate à la présidentielle, l’examen des procès-verbaux de résultats a montré que les litiges „portent sur très peu de fédérations“, a expliqué M. Arif. „Dans la grande majorité des fédérations, pour ne pas dire la quasi-totalité, le vote s’est passé de façon incontestable“, a assuré le député Bruno Le Roux, qui a remplacé pendant quelques heures l’ancien ministre Daniel Vaillant à la présidence de la commission. Après la pause-déjeuner, le camp Royal avait pourtant fait état de 40 fédérations à litige, sur un total de 105. Chiffre aussitôt contesté par Daniel Vaillant (qui a soutenu de Bertrand Delanoë au congrès de Reims). Il a déploré „des déclarations intempestives et orientées“. Vaillant, Le Roux, Arif et les „permanents du secteur fédérations“ devaient continuer dans la soirée d’examiner les griefs et demander des précisions aux fédérations, avant que la commission ne se réunisse de nouveau. Un rapport sera transmis au Conseil national du PS – „parlement“ du parti, où les partisans de Mme Royal sont nettement minoritaires – réuni mardi à partir de 18H00. Ségolène Royal a estimé dans la soirée „bien dommage“ que la commission ait suspendu ses travaux, estimant que „le Conseil national, dans l’état actuel des choses, ne peut pas statuer“. Elle a réitéré son appel à un nouveau vote. „Il n’y pas de risque de division du parti si les militants sont appelés aux urnes“, a-t-elle assuré ajoutant: „il y a des milliers de contestations. Je ne vois pas comment on peut se passer d’un retour devant les électeurs“. Le camp Royal veut „jeter le discrédit sur l’élection“, accusait lundi soir un proche de Martine Aubry. „Ce ne serait pas serré, s’ils n’avaient pas bourré les urnes en Guadeloupe!“. Les partisans de Mme Royal avaient fait monter la pression dimanche, quand un de ses principaux lieutenants, Manuel Valls, avait annoncé une plainte pour „faux en écriture“ contre la fédération du Nord, fief de Martine Aubry. Les „aubrystes“ avaient répliqué en menaçant M. Valls de poursuites en diffamation. Mme Royal a semblé vouloir calmer le jeu sur ce front, éludant les questions sur une „judiciarisation“ du contentieux. La direction du PS a aussi cherché à désamorcer ce danger. „La seule porte de sortie passe par les instances du parti“, a lancé M. Arif. A Lille cependant, une secrétaire de section a déposé plainte contre X, après qu’un vote blanc eut été comptabilisé pour Martine Aubry. Le conflit qui fait redouter à certains un éclatement du parti, même si les deux principales protagonistes l’excluent, assurant au contraire vouloir „rassembler“. Pour écarter ce spectre, des voix ont évoqué lundi la possibilité d’une direction collective. L’UMP s’est payé le luxe de prodiguer ses conseils: Le PS devrait „se mettre au vote électronique“, selon Thierry Solère, secrétaire national au numérique. „Il faut revoter, sinon le trouble va durer“, a lancé le numéro un Patrick Devedjian.