Le président français rend hommage à Kaboul aux soldats tués en Afghanistan

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Le président français Nicolas Sarkozy s'est rendu mercredi à Kaboul où il a rendu hommage aux dix soldats français tués lundi dans des combats contre les talibans, dans l'attaque la plus meurtrière contre les troupes internationales en Afghanistan.

Il y a notamment demandé au contingent français, qu’il avait considérablement renforcé cet été, de „continuer le travail“ et de „relever la tête“, au nom du „combat contre le terrorisme“ et la „liberté du monde“. Le chef de l’Etat, qui est accompagné du ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner et du ministre de la Défense Hervé Morin, est arrivé à 08H00 (03H30 GMT) à l’aéroport de Kaboul, et s’est aussitôt rendu en hélicoptère au camp Warehouse, quartier général du commandement régional de Kaboul de la Force internationale d’assistance à la sécurité (Isaf) de l’Otan. Là, dans la banlieue de Kaboul, Nicolas Sarkozy s’est adressé aux militaires français réunis sur la place d’armes. „La meilleure façon d’être fidèles à vos camarades c’est de continuer, c’est de relever la tête, c’est d’agir en professionnels“, a-t-il martelé. „Je tenais à vous dire que le travail que vous faites ici, il est indispensable (…). Pourquoi on est ici ? Parce qu’ici se joue une partie de la liberté du monde. Ici se mène le combat contre le terrorisme“, a poursuivi le président français.
„Je n’ai pas de doute, il faut être là. Moi aussi, j’étais sous le choc (…), mais je vous dis en conscience que si c’était à refaire, je le referai. Pas la patrouille et l’enchaînement des événements, mais le choix qui m’a amené à confirmer le choix de mes prédécesseurs d’envoyer l’armée française ici“, a-t-il souligné.
M. Sarkozy avait décidé en avril de renforcer le contingent français en Afghanistan.
Le président français et les deux ministres se sont recueillis devant les cercueils des dix soldats, dans la chapelle ardente dressée dans le camp, puis Nicolas Sarkozy s’est entretenu avec des militaires du 8e Régiment parachutiste d’infanterie de marine (8e RPIMa), qui lui ont raconté l’embuscade et les combats contre les talibans, dans la vallée d’Uzbeen du district de Saroubi, à 50 km à l’est de Kaboul. Une centaine d’insurgés islamistes avaient pris en embuscade une unité de reconnaissance se déplaçant à pied sous un „feu nourri“, tuant aussitôt neuf soldats dans les rangs français. Il a fallu l’intervention d’une force de réaction rapide et un soutien aérien rapproché pour dégager les troupes. Une trentaine d’insurgés auraient été tués, selon Hervé Morin. Un dixième soldat, parmi ceux dépêchés pour récupérer les blessés, est mort mardi, lorsque son véhicule blindé s’est renversé. Il s’agit de l’attaque la plus meurtrière pour l’armée française depuis l’attentat contre l’immeuble le Drakkar à Beyrouth en 1983 (58 morts). Nicolas Sarkozy s’est ensuite rendu à l’hôpital du camp, où il a rencontré 10 des 21 soldats blessés, dont certains devaient être rapatriés mercredi à Paris.
Il doit ensuite s’entretenir avec le général Michel Stollsteiner, commandant français des troupes internationales dans la région de Kaboul, puis avec le président afghan Hamid Karzaï au Palais présidentiel. Environ 3.000 militaires français sont actuellement engagés en Afghanistan, au sein de l’Isaf, principalement à Kaboul et dans la province de Kapisa, au nord-est de la capitale. Avant le drame de lundi, 13 militaires français étaient morts en Afghanistan depuis 2001, dans des accidents, opérations ou attentats. Le dernier avait péri le 21 septembre 2007, dans un attentat suicide à la voiture piégée à Kaboul. Quelque 176 soldats étrangers, en majorité américains, sont morts en Afghanistan depuis le début de l’année, selon un décompte de l’AFP basé sur les communiqués militaires. Les talibans ont lancé une insurrection meurtrière depuis qu’ils ont été chassés du pouvoir à la fin 2001 par une coalition internationale emmenée par les Etats-Unis.
Les violences ont redoublé d’intensité depuis près de deux ans malgré la présence de 70.000 soldats de deux forces multinationales, celle de l’Otan et l’autre sous commandement américain (Operation Enduring Freedom).