Le Parlement russe vote en express le mandat de six ans au Kremlin

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Le Conseil de la Fédération, chambre haute du Parlement russe, a adopté mercredi l'allongement de la durée du mandat présidentiel de quatre à six ans en Russie, une réforme qui a relancé les spéculations sur l'avenir du Premier ministre Vladimir Poutine.

Au total, 144 sénateurs ont voté pour, soit 18 voix de plus que la majorité des deux tiers requise (126), seul un parlementaire s’étant prononcé contre, ont annoncé les agences russes. La Douma, chambre basse du Parlement, avait déjà voté ce projet vendredi en troisième lecture.
Cette révision constitutionnelle, proposée le 5 novembre par le président Dmitri Medvedev et examinée en toute urgence dans la foulée par les deux chambres, est donc désormais adoptée par le Parlement. Pour entrer en vigueur, elle va devoir encore être approuvée par les deux tiers des assemblées régionales de la Fédération de Russie, soit 83 républiques et régions russes.
Le Conseil de la Fédération se penchera alors une dernière fois sur les amendements adoptés, d’ici la fin décembre, avant de les transmettre au président pour signature. „Je pense que nous pourrons examiner les avis des régions le 22 ou le 30 décembre“, a déclaré le président de la chambre haute, Sergueï Mironov, cité par l’agence Ria Novosti. Le Parlement a aussi approuvé un allongement de la législature à la Douma (chambre basse du Parlement) de quatre à cinq ans et un renforcement du contrôle de cette dernière sur le gouvernement. Ces nouveaux mandats s’appliqueront aux prochaines élections législatives et présidentielle, prévues respectivement en 2011 et 2012, sauf scrutin anticipé. Alors que le pouvoir s’inquiète des risques d’instabilité face à la montée de la crise en Russie, la précipitation mise à adopter cette réforme suscite toutes les interrogations, cette révision constitutionnelle pouvant suffire à elle seule à justifier des élections anticipées. Depuis lors, tous les regards sont de nouveau braqués sur Vladimir Poutine, qui n’a pas pu se représenter au Kremlin en mars – la Constitution interdisant plus de deux mandats consécutifs – mais pourrait très bien être de nouveau candidat à la prochaine présidentielle. Pour Olga Krychtanovskaïa, experte des élites à l’Institut de sociologie, „la crise pourrait pousser Poutine à quitter le poste de Premier ministre où il risque d’apparaître comme le responsable, aux yeux des Russes“, de la politique économique et sociale du pays. L’intéressé a approuvé la proposition d’allonger la durée du mandat, sans rien exclure pour lui-même. „Il est trop tôt pour dire qui peut se présenter pour un prochain mandat et quand“, a-t-il lancé, énigmatique, le 12 novembre. Lors du congrès de son parti Russie unie, le 20 novembre, il a reconnu toutefois l’ampleur de la crise et, montant en première ligne, a promis de tout faire pour éviter une nouvelle déroute financière à la Russie, après celle des années 90.
Sergueï Mironov a écarté pour sa part tout scénario d’élections anticipées. Ces amendements n’ont été adoptés „ni pour quelqu’un, ni pour quelque chose“, a-t-il martelé, cité par Itar-Tass. „Il n’y aura pas d’élections anticipées“, a-t-il assuré, ajoutant que le pouvoir avait préféré introduire cette réforme „tranquillement“, loin de toute échéance électorale. En attendant, l’exécutif russe reste plus que jamais bicéphale, avec Dmitri Medvedev au Kremlin et un Premier ministre aux attributions sans précédent, omniprésent en politique intérieure et extérieure. Les deux prennent soin d’afficher une parfaire unité. Pour Mme Krychtanovskaïa, il ne saurait être question d’ailleurs de rivalité. „Medvedev restera un membre de l’équipe de Poutine. Un membre clé certes, mais un membre de l’équipe“, soulignait-elle mercredi dans le quotidien Nezavissimaïa.