Le pape achève sa visite en France par une messe aux malades à Lourdes

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Le pape Benoît XVI a achevé lundi à Lourdes par une messe aux malades une visite de quatre jours en France, au cours de laquelle il a estimé \"nécessaire une nouvelle réflexion\" sur la laïcité et a appelé l'Eglise de France à assumer les positions conservatrices qu'il a exposées.

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 Le pape Benoît XVI a achevé lundi à Lourdes par une messe aux malades une visite de quatre jours en France, au cours de laquelle il a estimé „nécessaire une nouvelle réflexion“ sur la laïcité et a appelé l’Eglise de France à assumer les positions conservatrices qu’il a exposées.
„Il est des combats qu’on ne peut soutenir seul, sans l’aide de la grâce divine“, a dit le pape, sous un soleil timide, devant 60 à 70.000 personnes, dont près de 1.500 malades en fauteuils roulants ou sur des brancards, selon des chiffres communiqués par Mgr Jacques Perrier, évêque de Tarbes et Lourdes. Benoît XVI, qui s’exprimait depuis la terrasse de la Basilique du Rosaire, a ensuite donné le sacrement de l’onction des malades à une dizaine d’entre eux, en leur apposant de l’huile sainte sur le front et la main. „Les temps sont propices à un retour à Dieu“, a-t-il affirmé devant le Premier ministre, François Fillon, à l’aéroport de Tarbes, juste avant de s’envoler pour Rome peu après 13h00. Lourdes, et la célébration du „150e anniversaire des apparitions de la Vierge Marie à Bernadette Soubirous“, était le but premier de la visite de Benoît XVI en France, la première depuis son élection il y a trois ans. La messe pour cet anniversaire a rassemblé dimanche 190.000 personnes, selon Mgr Perrier. „Si on se fie à l’occupation du sol, il y avait sans doute plus de monde que lors de la messe du 15 août 2004“, célébrée par le pape Jean Paul II, a-t-il souligné.
Dès son arrivée à Lourdes, le pape allemand, 81 ans, attaché à la foi simple et populaire du culte marial, avait tenu à parcourir le chemin du pèlerin qui passe par les différents lieux marquants de la vie de la jeune bergère, apparaissant visiblement ému. Il a effectué lundi matin la dernière étape de ce parcours en visitant, avant la messe, l’Oratoire de l’hôpital. Cette visite a été marquée par un soutien à la „laïcité positive“, développée dès décembre 2007 par le président Sarkozy. La réaffirmation de ce souhait d’une „laïcité positive“ par le chef de l’Etat a d’ailleurs fait renaître la polémique sur ce sujet toujours sensible. Dimanche cependant, le pape, tout en insistant sur les „racines chrétiennes de la France“, a affirmé que le Vatican „désirait respecter“ l'“originalité de la situation française“. Paradoxalement, le pape semble avoir eu plus de facilité à dialoguer avec Nicolas Sarkozy qu’avec les évêques de France auxquels il a demandé d’assumer une ligne conservatrice. Devant eux, il a passé en revue les difficultés de l’Eglise de France, qu’il a appelée à tenir bon, en conservant une position sans concession sur la famille, en particulier les divorcés remariés, et défendant sa décision de libéraliser la messe en latin. Pour Andrea Tornielli, spécialiste du Vatican, le pape a été „encourageant“ et a surtout souhaité appeler les évêques à être „responsables“. „Cette intervention sévère aux évêques a fait l’effet d’une douche froide“, a souligné Ignazio Ingrao, vaticaniste italien à l’hebdomadaire Panorama, qui a estimé qu’elle aurait un impact au-delà de l’Eglise de France. Benoît XVI a „donné une image ouverte à Paris. A Lourdes, la doctrine a repris le dessus et la pilule de son discours devant les évêques est amère“, a déclaré Odon Vallet, spécialiste français des religions, relevant que l’image était „un peu plus fermée à Lourdes“. Mgr André Vingt-Trois, président de la Conférence des évêques de France, s’est félicité que, durant cette visite, l’affluence, notamment de la part de jeunes, montrait non pas une „Eglise de vieillards époumonés mais une Eglise en pleine force“.
„Cela a été un moment de prise de conscience d’un certain nombres de thèmes, d’objectifs et de réflexions sur le statut de la vie chrétienne dans la société contemporaine“, a-t-il dit.


Laïcité, mariage, crise des vocations: les principales déclarations de Benoît XVI
Lors de sa visite de quatre jours en France, à Paris et à Lourdes, le pape a prôné une laïcité ouverte, réaffirmé l'“indissolubilité“ du mariage et évoqué la crise des vocations. Voici ses principales déclarations:Laïcité, mariage, crise des vocations: les principales déclarations de Benoît XVI
Lors de sa visite de quatre jours en France, à Paris et à Lourdes, le pape a prôné une laïcité ouverte, réaffirmé l'“indissolubilité“ du mariage et évoqué la crise des vocations. Voici ses principales déclarations:
– LAICITE: „En ce moment historique où les cultures s’entrecroisent, une nouvelle réflexion sur le vrai sens et l’importance de la laïcité est devenue nécessaire“. (Elysée, vendredi) „L’Eglise ne revendique pas la place de l’Etat. Elle ne veut pas se substituer à lui“. Benoît XVI a parlé de „l’originalité de la situation française que le Saint-Siège désire respecter“, tout en plaidant pour „la mise en évidence des racines chrétiennes de la France (qui) permettra à chacun des habitants de ce pays de mieux comprendre d’où il vient et où il va“. (Lourdes, devant les évêques, dimanche)
– DIVORCES REMARIES: „Une question particulièrement douloureuse est celle des divorcés remariés. L’Eglise, qui ne peut s’opposer à la volonté du Christ, maintient fermement le principe de l’indissolubilité du mariage, tout en entourant de la plus grande affection ceux et celles qui ne parviennent pas à le respecter“. (Lourdes, devant les évêques, dimanche)
– LIBERTE: La tension qui existe entre les liens et la liberté „se présente à nouveau à notre génération comme un défi face aux deux pôles que sont, d’un côté, l’arbitraire subjectif, de l’autre le fanatisme fondamentaliste. Si la culture européenne d’aujourd’hui comprenait désormais la liberté comme l’absence totale de liens, cela serait fatal et favoriserait inévitablement le fanatisme et l’arbitraire“. (Paris, Bernardins, vendredi)
– FOI ET CULTURE: „Une culture purement positiviste, qui renverrait dans le domaine subjectif, comme non scientifique, la question concernant Dieu, serait la capitulation de la raison, le renoncement à ses possibilités les plus élevées et donc un échec de l’humanisme, dont les conséquences ne pourraient être que graves“. (Paris, Bernardins, vendredi).
– ANCIENNE MESSE EN LATIN: „Nul n’est de trop dans l’Eglise. Chacun, sans exception, doit pouvoir s’y sentir chez lui, et jamais rejeté“. L’indispensable pacification des esprits est (…) en train de se faire“. „Je ne doute pas que vous puissiez parvenir, en temps raisonnable, à des solutions satisfaisantes pour tous, afin que la tunique sans couture du Christ ne se déchire pas davantage“. (Lourdes, devant les évêques, dimanche)
– CRISE DES VOCATIONS: „N’ayez pas peur de donner votre vie au Christ! Rien ne remplacera jamais le ministère des prêtres au coeur de l’Église! Rien ne remplacera jamais une messe pour le salut du monde!“. (Paris, Invalides, samedi)

– JUIFS: „Etre antisémite“, c’est „être antichrétien“. „L’Eglise s’élève contre toute forme d’antisémitisme dont aucune justification théologique n’est recevable“. (Paris, rencontre avec la communauté juive, vendredi).