Le nouveau gouvernement belge obtient la confiance des députés

Jetzt weiterlesen! !

Für 0,59 € können Sie diesen Artikel erwerben.

Sie sind bereits Kunde?

Les députés belges ont entériné vendredi sans surprise la nomination du nouveau Premier ministre, le chrétien-démocrate flamand Herman Van Rompuy, nommé mardi en remplacement d'Yves Leterme, poussé à la démission par le \"Fortisgate\".

 Les députés ont voté la confiance au nouveau gouvernement par 88 voix pour et 45 contre.
Yves Leterme avait démissionné le 19 décembre car son entourage était accusé d’avoir fait pression sur la justice pour qu’elle valide le plan de sauvetage de la banque Fortis et son passage sous le contrôle de BNP Paribas. Le nouveau gouvernement a repris l’essentiel du programme et de la composition de l’équipe d’Yves Leterme, en s’appuyant sur une large coalition de cinq partis: chrétiens-démocrates et libéraux côté flamand, chrétiens-démocrates, libéraux et socialistes côté francophone. La durée de vie du gouvernement Van Rompuy est incertaine, en raison notamment des tensions persistantes entre communautés francophone et néerlandophone.
Herman Van Rompuy s’est d’ailleurs engagé sur une pente glissante en réclamant dès son premier discours au Parlement mercredi une accélération des négociations communautaires sur l’avenir du pays. Il vise notamment des solutions „dès l’été“ concernant l’arrondissement bilingue de Bruxelles-Hal-Vilvorde (BHV), qui cristallise les clivages linguistiques.
Les Flamands exigent la scission de BHV depuis des années, mais les francophones veulent le maintenir car il permet aux francophones vivant dans la banlieue flamande de Bruxelles de voter pour des candidats francophones de la capitale et d’aller en justice en français. L’opposition flamande a mis en doute vendredi la légitimité du nouveau gouvernement en Flandre. Jan Jambon, du parti nationaliste NVA, a dénoncé „un gouvernement qui ne dispose pas d’une majorité chez les Flamands“, et Gerolf Annemans, du parti flamand d’extrême droite Vlaams Belang, une „concession faite aux francophones“ sur BHV.
„Le seul ciment de ce gouvernement, c’est la peur de l’électeur“, a résumé Jean-Marie Dedecker, président du mouvement radical flamand Liste Dedecker. Les partis d’opposition ont aussi critiqué les commissions d’enquête parlementaires qui doivent être mises en place la semaine prochaine pour tirer les leçons du Fortisgate, dénonçant une opération de „blanchiment“ d’Yves Leterme.
M. Van Rompuy a annoncé la création de deux commissions, l’une sur la „séparation des pouvoirs“, et l’autre sur les seuls aspects économiques et financiers de la crise. L’opposition y voit un moyen de limiter le champ d’investigation.
„Le gouvernement tente à nouveau de s’immiscer dans un autre pouvoir“ alors que son prédécesseur est justement tombé à cause d’un problème de séparation des pouvoirs, a critiqué l’écologiste Jean-Marc Nollet