Le leader chiite irakien Abdel Aziz al-Hakim est mort en Iran

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Le chef d'un des principaux partis chiites d'Irak, Abdel Aziz al-Hakim, atteint d'un cancer du poumon, est décédé mercredi à Téhéran à l'âge de 60 ans, deux jours après l'annonce d'une coalition pour les législatives de janvier à laquelle il avait oeuvré.

Le chef du Conseil suprême islamique d’Irak (CSII) „est mort il y a quelques minutes après une bataille de 28 mois contre le cancer“, a déclaré à l’AFP à Téhéran son fils Mohsen al-Hakim, présent à son chevet. Son frère Ammar était également présent auprès de son père qui avait été transporté le 22 août d’urgence à l’hôpital après une brusque détérioration de son état. Fumeur invétéré, il se trouvait depuis quatre mois en Iran pour traiter son cancer du poumon. Selon un cadre du CSII en Irak, le corps d’Abdel Aziz al-Hakim sera transféré mercredi en Irak.

„Le corps du chef du Conseil suprême islamique d’Irak sera transféré à Najaf (160 km au sud de Bagdad) et les détails de la cérémonie de deuil seront annoncés en temps voulu“, a précisé son fils, cité par l’agence iranienne Fars. M. Hakim „était un grand frère, un puissant soutien dans la lutte contre l’ancien régime et un acteur important dans le processus de construction du nouvel Irak. Sa mort, dans la situation délicate actuelle, est une grande perte pour l’Irak“, a réagi à Bagdad le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki dans un communiqué.

Le chef du CSII décède deux jours après l’annonce de la formation d’une large coalition chiite, l’Alliance Nationale Irakienne (ANI), qui se présentera aux élections législatives de janvier. Le parti Dawa de M. Maliki a toutefois fait le pari de briser l’alliance chiite sacrée en ne rejoignant pas l’ANI. „Son travail est désormais reconnu“, a souligné l’ambassadeur iranien à Bagdad, Hassan Kazemi Qomi, assurant que M. Hakim, malgré la maladie, avait été „l’un des principaux organisateurs“ de l’ANI. Malgré la formation de cette coalition, Abdel Aziz al-Hakim, qui fut le rival de M. Maliki, laisse derrière lui un parti affaibli et plongé dans une lutte interne pour sa succession. Depuis les législatives de 2005, le CSII a perdu du terrain face à la formation de Nouri al-Maliki, sorti grand vainqueur des élections provinciales de fin janvier.

La maladie de M. Hakim a également entraîné une lutte pour le pouvoir. Il a choisi l’un de ses fils, Ammar, comme successeur mais les cadres du mouvement comme Adel Abdel Mehdi, le vice-président irakien, ou Hadi al-Amari, le chef de l’organisation Badr refusent cette option. „Je n’ai pas l’intention de me désigner moi-même, mais j’accepterai si on me le demande“, a souligné à l’AFP Ammar al-Hakim.

Le CSII, a été fondé en 1982 en Iran en pleine guerre entre les deux pays. M. Hakim en a pris les rênes en septembre 2003, à la mort de son frère l’ayatollah Mohammad Baqer al-Hakim dans un attentat. Après la chute du régime de Saddam Hussein en avril 2003 dans le sillage de l’invasion américaine, il avait fait partie du Conseil de gouvernement transitoire, désigné par la coalition dirigée par les Etats-Unis. Il avait vécu 23 ans en exil, notamment en Iran, où il avait commandé la branche armée de son mouvement, la brigade Badr. Cette milice avait été accusée par les Etats-Unis de faire le jeu de l’Iran en Irak, alors que les sunnites la rendait responsable de massacres lors des heurts confessionnels qui ont plongé le pays dans le chaos entre 2005 et 2007.