Le lait en poudre frelaté fait une quatrième victime en Chine

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Le lait en poudre frelaté a fait un quatrième mort en Chine, où les autorités ont promis de renforcer les contrôles dans l'industrie laitière et de punir les responsables de ce nouveau scandale de sécurité alimentaire.

 Un enfant est décédé au Xinjiang, dans l’ouest musulman, après avoir bu du lait maternisé frelaté, a annoncé jeudi le gouvernement de la région sur son site internet, tandis que des parents inquiets continuaient de se rendre dans les hôpitaux du pays pour faire examiner leur enfant.
 Le décès dû à un lait en poudre auquel a été ajouté une substance chimique, la mélamine, s’est produit dans la préfecture de Bazhou, a précisé le gouvernement régional, sans fournir de détails. Le dernier bilan officiel, communiqué mercredi par le ministre chinois de la Santé Chen Zhu, faisait état de trois morts, deux bébés du Gansu (nord-ouest) et un autre dans le Zhejiang (est) et de 6.244 enfants malades. L’enquête déclenchée au niveau national la semaine dernière, après que le scandale eut touché une première entreprise, Sanlu, basée dans la province du Hebei, près de Pékin, a montré qu’il n’était pas circonscrit mais concernait 22 sociétés sur tout le territoire chinois.
Le Conseil d’Etat (gouvernement) a décidé, lors d’une réunion présidée par le Premier ministre Wen Jiabao mercredi, d'“inspecter à l’échelle nationale (…) l’industrie laitière“, a rapporté jeudi sur son site internet l’Administration en charge du contrôle de qualité. Le scandale „a montré que le marché des produits laitiers est totalement désorganisé et que le système de supervision présente des failles“. Selon l’agence officielle Chine Nouvelle, les contrôles seront étendus à l’alimentation pour le bétail. Dans une circulaire adressée à ses services, l’Administration en charge du contrôle de qualité leur a enjoint de renforcer les contrôles pour détecter toute trace du produit suspect dans les aliments ou les adjuvants alimentaires.
La mélamine est utilisée par les fraudeurs dans les produits alimentaires, car elle leur donne l’apparence d’un niveau élevé en protéines. A faible dose, elle n’est pas considérée comme hautement toxique à l’ingestion. Mais elle provoque des calculs rénaux — dont souffrent les milliers de bébés malades actuellement — voire le blocage des fonctions rénales quand elle s’amalgame dans l’organisme en cristaux après avoir été en contact avec d’autres composants chimiques. Le gouvernement s’est également engagé à faire toute la lumière et à „punir fermement selon la loi les auteurs d’infractions“.
 Douze personnes ont été déférées devant la justice jeudi, portant le total des arrestations à 18, tous dans la région de Shijiazhuang, capitale du Hebei, a annoncé la police locale. Douze sont des responsables de centres où les paysans viennent déposer leur lait, six sont des vendeurs de mélamine, a-t-elle précisé.
Cette crise de sécurité alimentaire porte un nouveau coup à la réputation des produits chinois après une série de scandales ces dernières années. En 2007, selon les autorités sanitaires américaines, de la mélamine contenue dans du gluten de blé fabriqué en Chine et ensuite ajouté à de la nourriture pour animaux avait provoqué la mort de chiens et de chats aux Etats-Unis. Plusieurs marques avaient été rappelées. Des raviolis aux pesticides et du dentifrice à l’antigel avaient aussi provoqué l’inquiétude en Chine. En mars dernier, le ministère de la Santé avait vu son champ de compétences élargi à la sécurité des aliments et des médicaments, qui jusqu’à présent relevait d’une administration autonome.