Le conflit en Géorgie au coeur du sommet de l’OSCE d’Helsinki

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La guerre en Géorgie d'août dernier et ses conséquences pour la sécurité européenne ont dominé dès son ouverture jeudi la réunion annuelle des ministres des Affaires étrangères de l'OSCE sur fond de crise de confiance russo-occidentale.

Chacun des intervenants de ce vaste forum de 56 pays a insisté sur l’année tumultueuse que la région a connue, suite au conflit qui a opposé deux de ses membres, la Géorgie et la Russie, et contre lequel l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) n’a rien pu faire malgré sa présence sur le terrain.
La rencontre, qui se déroule sous présidence finlandaise à Helsinki, a été une nouvelle fois l’occasion pour les Occidentaux d’appeler la Russie à réduire son soutien aux régions séparatistes d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud. „L’Union européenne n’est pas convaincue que la présence de milliers de soldats et de bases militaires (en Ossétie du Sud et en Abkhazie) contribue“ à stabiliser la région, a ainsi déclaré le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner, dont le pays assure la présidence tournante de l’Union européenne. La Russie compte déployer quelque 3.800 soldats et de déployer des bases militaires dans chacune de ces régions. Parallèlement, Moscou bloque l’accès à ces provinces aux observateurs européens censés s’assurer du respect du cessez-le-feu russo-géorgien. M. Kouchner a de nouveau insisté sur le soutien européen à „l’intégrité territoriale de la Géorgie“ et rappelé la „condamnation“ par les 27 de la décision de Moscou de reconnaître l’indépendance sud-ossète et abkhaze. La chef de la diplomatie géorgienne, Eka Tkechelachvili, a quant à elle dressé un nouveau réquisitoire contre „l’envahisseur“, „l’occupant“ russe et a prévenu que les pourparlers de Genève sur la crise russo-géorgienne mi-décembre allaient être difficiles sans présence européenne dans les régions rebelles. „Il ne peut y avoir de confiance lors des négociations à Genève, si on ne peut avoir confiance dans le respect du cessez-le-feu“, a-t-elle souligné. Les membres de l’OSCE ont salué mardi le travail de cette organisation et de l’UE pour obtenir l’arrêt des hostilités russo-géorgienne après que les troupes de Moscou ont repoussé la tentative le 8 août de Tbilissi de reprendre le contrôle de l’Ossétie du Sud. Mais ils ont aussi noté son incapacité à prévenir le conflit malgré la présence d’observateurs sur le terrain depuis les années 1990 et un premier conflit entre Ossètes et Géorgiens à la chute de l’URSS. Certains responsables ont appelé l’OSCE à réfléchir à son fonctionnement, alors que les ministres devraient aussi débattre de l’idée russe d’une nouvelle architecture de la sécurité en Europe, un thème auquel l’Europe est ouverte mais que Washington n’a pas accueilli avec enthousiasme. „Nous avons vu les limites de notre système de prévention des conflits“, a reconnu le secrétaire général de l’organisation, Marc Perrin de Brichambaut. Autre question qui s’est s’immiscée dans les débats, celle de la suspension depuis un an par la Russie du traité sur les Forces conventionnelles en Europe (FCE), une décision dénoncé par l’Occident. „Le FCE reste la pierre angulaire de la sécurité en Europe“, a souligné M. Kouchner en appelant „la Russie à appliquer sans délai le traité“, en écho à la demande faite mercredi par l’Otan. Signe d’une légère amélioration des relations cependant, l’Otan a décidé mardi de la reprise progressive de ses relations avec la Russie et de retarder l’adhésion à l’Alliance de l’Ukraine et de la Géorgie. La diplomatie russe a salué cette décision, qu’elle considère comme un retour au „réalisme“. La secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice a dû annuler sa participation à la réunion pour se rendre en Inde après les attaques de Bombay.