L’auteur de l’attentat de Lockerbie bientôt libéré pour raisons médicales

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L'auteur de l'attentat de Lockerbie, le Libyen Abdelbaset Ali Mohamet al-Megrahi, atteint d'un cancer de la prostate, va être prochainement libéré pour raisons médicales, ont annoncé mercredi les chaînes de télévision britanniques BBC et Sky, des informations qualifiées de "conjectures" par le gouvernement écossais.

Megrahi purge une peine de prison à perpétuité avec 27 ans incompressibles pour l’attentat contre le vol 103 de la Pan Am au-dessus du village écossais de Lockerbie qui avait fait 270 morts en 1988. Agé de 57 ans, il devrait regagner son pays après une annonce prévue la semaine prochaine par le secrétaire écossais à la Justice Kenny MacAskill, croient savoir les deux chaînes de télévision britanniques, qui n’ont pas cité de sources.
Le gouvernement écossais a qualifié ces informations de „conjectures“, affirmant qu'“aucune décision n’a été prise“ à son sujet. „Aucune décision n’a été prise, que ce soit sur la demande de libération pour raisons médicales ou sur la demande d’application de l’accord de transfèrement de détenu (entre le Royaume-Uni et la Libye), donc ce ne sont que conjectures“, a réagi un porte-parole du Premier ministre écossais Alex Salmond.
Franck Rubino, un avocat américain qui avait participé à la défense de Megrahi, a semblé confirmer ces informations. „J’ai été informé par les membres de l’équipe internationale de la défense (de Megrahi) que pour des raisons humanitaires, il allait être libéré de prison, parce qu’il souffre d’une maladie très grave, en fait mortelle“, a-t-il déclaré à la télévision Sky News. Le gouvernement écossais avait indiqué le mois dernier avoir reçu une demande de libération du Libyen pour raisons médicales. En mai, Tripoli avait sollicité son transfèrement en Libye sur la base d’un traité sur les prisonniers entre les deux pays. Megrahi avait également fait une nouvelle demande d’appel contre sa condamnation au début de l’année. Il avait perdu un précédent appel en 2002. Les médecins lui ont diagnostiqué un cancer de la prostate l’an dernier. Selon son avocat, le cancer s’est diffusé dans son organisme et a atteint un stade avancé. Son épouse, Aisha Megrahi, avait affirmé à l’AFP en début d’année qu’il était „en danger de mort“. Megrahi avait été condamné en 2001 par un tribunal spécial, composé de trois juges écossais et siégeant aux Pays-Bas, pour l’attentat contre le vol de la Pan Am, qui avait explosé dans la nuit du 21 décembre 1998 peu après son décollage de Londres à destination de New York. L’attentat avait tué les 259 personnes à bord du Boeing-747 et onze personnes au sol, atteintes par des débris. La plupart des passagers étaient des Américains rentrant aux Etats-Unis pour les fêtes de Noël. Abdelbaset Ali Mohamet al-Megrahi avait été remis par la Libye en 1999, à l’issue de longues négociations diplomatiques, aux autorités de l’ONU en vue d’un procès, en compagnie d’un compatriote, Amin Khalifa Fhimah, finalement acquitté.
Megrahi a toujours clamé son innocence. A l’issue de son premier procès, son avocate Margaret Scott avait qualifié le verdict „d’erreur judiciaire“. Il travaillait à l’époque de l’attentat comme chef de la sécurité de la Libyan Arab Airlines à Malte, mais les enquêteurs américains avaient affirmé que son poste dans cette compagnie aérienne libyenne était une couverture pour des activités liées aux services secrets libyens, ce que l’intéressé avait nié. Il avait été mis en cause par le témoignage d’un commerçant de Malte qui l’avait identifié comme l’homme lui ayant acheté des habits retrouvés dans la valise contenant la bombe. Début août, M. Mac Askill avait rendu visite pendant une heure au détenu à la prison de Greenock, dans l’ouest de l’Ecosse, un déplacement qui n’avait donné lieu à aucune réaction officielle.