/ La Suisse table sur un déblocage rapide des tensions avec la Libye
Les compagnies nationales libyennes de transport maritime et des ports ont annoncé jeudi qu’elles arrêtaient leurs livraisons de pétrole à la Suisse, en représailles à la brève détention d’un fils du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi la semaine dernière à Genève. Elles ont menacé la Suisse de „nouvelles mesures“ si „elle ne ferme pas dans les prochaines heures le dossier de l’affaire montée de toutes pièces“ contre Hannibal Kadhafi et ne présente pas ses excuses. „Nous sommes inquiets des mesures de rétorsion“ mises en place par la Libye, a précisé une porte-parole du Secrétariat à l’Economie (Seco), ajoutant espérer que la situation se détende „rapidement“. „En ce moment ont lieu des échanges diplomatiques“, a-t-elle précisé. La Suisse espère que „les mesures de rétorsion seront annulées“, selon la porte-parole du Seco. „L’approvisionnement (en pétrole et carburant) de la Suisse est assuré“, a-t-elle souligné, précisant que „les sources d’approvisionnement peuvent être d’avantage diversifiées“. Concernant une éventuelle hausse des prix des produits pétroliers, elle a indiqué que „pour l’instant, tout est normal“. Des spécialistes du secteur pétrolier en Suisse ont minimisé mercredi l’impact d’une telle mesure, estimant qu’elle „n’aurait pas de sens“ et que la Suisse dispose de suffisamment de réserves et d’autres sources d’approvisionnement. Les groupes pétroliers et les distributeurs ont également affirmé ne pas craindre de rupture d’approvisionnement en carburants. „Nous ne rencontrons pas dans l’immédiat de problème“, a indiqué une porte-parole du groupe pétrolier britannique BP en Suisse, interrogée par l‘ AFP. BP s’approvisionne directement en produits finis à Rotterdam aux Pays-Bas et auprès de la raffinerie du groupe à Gelsenkirchen en Allemagne pour fournir en carburants ses quelque 400 stations services helvétiques, a-t-elle précisé. „Nous n’achetons que très peu“ auprès de la raffinerie suisse de Tamoil, détenue en partie par la Libye, selon la porte-parole de BP. Migrol, filiale du distributeur helvétique Migros qui gère un réseau de 312 stations service dans la Confédération, ne s’attend à „aucun problème“. „Nous avons diverses sources d’approvisionnement“, a souligné le directeur de Migrol, Daniel Hofer, qui dit ne pas s’attendre à une hausse des prix en raison de la suspension des livraisons de pétrole libyen à la Suisse.
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