La Russie suspend son projet de déploiement de missiles à Kaliningrad

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La Russie a suspendu son projet de déploiement de missiles Iskander dans la région de Kaliningrad (ouest), en raison d'un changement d'attitude des Etats-Unis, avec lesquels Moscou espère avoir des relations moins tendues que du temps de George W. Bush.

 „La réalisation de ce projet est suspendue en raison du fait que la nouvelle administration américaine n’accélère pas le programme de déploiement“ de son bouclier antimissile en Pologne et en République tchèque, considéré par la Russie comme une menace pour l’Europe de l’Est, a déclaré mercredi un responsable des forces armées russes, que l’agence Interfax a cité sans préciser son identité.
Un représentant du ministère russe de la Défense cité par RIA Novosti a relevé de son côté qu'“aucune mesure en vue du déploiement de missiles ‚Iskander‘ dans l’ouest du pays n’avait été prise“ jusqu’ici par ce ministère. Varsovie n’a pas souhaité commenter „pour l’instant“ l’information sur la suspension du projet „Iskander“, soulignant qu’elle provenait d’une „source anonyme“ et devait être „confirmée“. Cette annonce apparaît comme un nouveau geste de détente dans les relations entre Moscou et Washington depuis l’élection du démocrate Barack Obama à la Maison Blanche.
Il s’agit d’un „signe“ en direction de Washington, montrant que „la Russie est prête à trouver des solutions, des compromis, à amorcer un dialogue“, a réagi l’analyste russe Pavel Felgenhauer. Les rapports entre les deux grandes puissances s’étaient dégradés comme jamais depuis la guerre froide dans les derniers mois de la présidence de George W. Bush, en raison du bouclier antimissile, mais aussi de l’expansion de l’Otan aux portes de la Russie et de la guerre en Géorgie en août dernier. Avec l’administration Obama, „nous espérons donner un nouveau souffle à nos relations“, après une „période de turbulences“, a déclaré mercredi le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, dans un discours devant le Conseil de la Fédération, la chambre haute du parlement. Fin décembre, le président russe, Dmitri Medvedev, avait affirmé vouloir établir avec le nouveau gouvernement américain des relations „plus efficaces et plus solides“ qu’auparavant. M. Medvedev pourrait rencontrer son homologue américain le 2 avril à Londres dans le cadre du sommet du G20, avait fait savoir mardi M. Lavrov. Le porte-parole de son ministère, Andreï Nesterenko, a confirmé mercredi qu’il y avait de „bonnes chances“ pour que les deux chefs d’Etat se voient pour la première fois à cette occasion. Dans son premier discours à la Nation, le 5 novembre – après l’annonce de la victoire de M. Obama à la présidentielle américaine -, M. Medvedev avait annoncé que la Russie allait déployer des missiles dans la région de Kaliningrad, enclave russe entourée de pays de l’UE, afin de „neutraliser“ les éléments du bouclier antimissile devant être installés en Europe. Quelques jour plus tard, M. Lavrov avait toutefois précisé que son pays n’y déploierait des Iskander que si Washington mettait en place ses systèmes antimissile sur le Vieux continent. Le 19 janvier, un haut responsable américain avait déclaré à Bruxelles que M. Obama pourrait demander un réexamen du coût et de l’efficacité du projet visant à déployer en Europe ce bouclier. Prague et Washington avaient signé l’an passé deux accords en vue de l’installation, prévue à l’horizon 2012, d’un puissant radar au sud-ouest de Prague, devant être couplé à dix intercepteurs en Pologne, pour contrer d’éventuels tirs de missiles de longue portée.