La Russie dénonce \“le centralisme de l’OTAN\“ et se dit prête à agir seule

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Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a appelé lundi à mettre en place un système de sécurité en Europe qui mette fin au \"centralisme de l'Otan\" et averti que la Russie agirait seule si nécessaire pour protéger ses intérêts.

„Ce n’est pas nous qui avons mis à l’épreuve l’architecture de la sécurité européenne“, a affirmé M. Lavrov, dans un discours devant des étudiants de l’université des Relations internationales à Moscou, justifiant une nouvelle fois les actions de Moscou en Géorgie. Une vaste offensive russe a été lancée le 8 août en Géorgie après que les forces géorgiennes eurent déclenché une opération pour tenter de reprendre le contrôle de la région séparatiste d’Ossétie du Sud. „Il y a des défauts dans le système (de sécurité européenne), et avant tout le centralisme de l’OTAN qui empêche la création d’un véritable mécanisme universel de sécurité collective dans l’espace euro-atlantique“, a-t-il dénoncé, en appelant les Européens à „chercher ensemble“ avec la Russie „de nouvelles idées“ pour créer un nouveau système. Dans son discours, M. Lavrov se réfère à la proposition faite par le président russe Dmitri Medvedev en juin à Berlin, de créer un nouveau pacte de sécurité en Europe, pour remplacer les structures existantes, mettant de côté les „réflexions de blocs“ héritées de la Guerre froide. „Nos initiatives restent en vigueur“, a-t-il souligné. Mais Moscou, critiquée par les Européens pour ses actions en Géorgie, a choisi un mauvais moment pour proposer de nouvelles alliances, estiment les analystes.
„La guerre en Géorgie a montré l’incapacité de l’OTAN et de l’OSCE à réagir rapidement et efficacement à des actions unilatérales d’un pays quelconque“, estime le politologue Nikolaï Petrov de la Fondation Carnegie. „Mais même si la question de la création d’un nouveau système de sécurité en Europe est d’actualité plus qu’avant, la proposition russe a aujourd’hui beaucoup moins de chances d’être examinée“, souligne-t-il. Si les Occidentaux évoquent aujourd’hui l’idée d’un nouveau mécanisme de sécurité, „il s’agira plutôt d’un mécanisme contre la Russie et non pas d’une alliance avec elle“, relève cet analyste. L’OTAN et l’OSCE sont des organisations créées à l’époque de la Guerre froide et „une nouvelle époque dans les relations internationales nécessite la création d’une nouvelle architecture de sécurité“, estime pour sa part un autre analyste russe, Fiodor Loukianov, rédacteur en chef de la revue „La Russie dans la politique mondiale“. „Mais personne n’est prêt à en discuter aujourd’hui“, note-t-il. Cet état des choses n’inquiète guère la Russie qui a l’air de retrouver le goût de la force et multiplie des déclarations de plus en plus fermes, soulignent les analystes. „Nous ne nous laisserons pas entraîner dans une confrontation quelconque. Mais si nos partenaires ne sont pas prêts à des actions conjointes, la Russie sera obligée d’agir seule pour défendre ses intérêts nationaux“, a encore affirmé M. Lavrov.
„La Russie est revenue sur l’arène internationale en tant que pays responsable qui peut défendre ses citoyens et, si quelqu’un avait des doutes là-dessus, nos actions visant à contraindre la Géorgie à la paix et la reconnaissance de l’indépendance de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie devraient dissiper ces doutes“, a-t-il dit. „Ces dernières années, l’image de la Russie était celle d’un pays agressif, mais faible, voilà pourquoi ses actions en Géorgie ont provoqué un tel bruit. Mais aujourd’hui, la Russie est plus forte que certains ne le pensaient jusqu’à présent, relève Fiodor Loukianov.