La Guadeloupe suspendue à la rencontre Sarkozy-élus après de nouvelles violences

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La Guadeloupe était suspendue jeudi au rendez-vous des élus d'Outre-mer avec Nicolas Sarkozy, après une nuit encore marquée par des violences, dont la mise à sac d'une mairie, de moindre intensité cependant que la veille marquée par la mort d'un homme.

 Le Premier ministre François Fillon a promis jeudi matin que le gouvernement ferait des propositions s’approchant au plus près de la revendication salariale – 200 euros pour les bas salaires – du collectif de grève LKP. Cette offre devant être présentée à 10H00 en Guadeloupe (15H00 à Paris) a été d’emblée jugée insuffisante par le président PS de la région Guadeloupe Victorin Lurel.
Trente-neuf interpellations ont été opérées dans l’île, a indiqué à l‘AFP le préfet Nicolas Desforges. Près de 500 membres des forces de l’ordre, contre 350 la veille, ont été déployés la nuit dans l’île, dont cinq escadrons de gendarmerie, a-t-il précisé.
Les forces de l’ordre ont essuyé des tirs à balles réelles depuis des barrages érigés sur les routes, particulièrement à Gosier, l’un des deux points chauds de l’île avec Sainte-Rose (nord) dont la mairie a été mise à sac par des „casseurs“, selon le préfet. L’opération de dégagement, lancée vers 02H00 (07HOO à Paris) était particulièrement difficile, la commune étant isolée par des barrages improvisés. Des rotations de deux hélicoptères ont permis d’acheminer des gendarmes sur place. Une trentaine d’hommes ont été „projetés“, selon le préfet. Trois heures après son début, l’intervention était toujours en cours, avec deux interpellations, selon lui. A Sainte-Rose toujours, une ambulance transportant un patient s’est vu refuser le passage à deux barrages routiers, selon un commandant des pompiers. Cinq établissements – deux magasins importants, deux restaurants et un concessionnaire automobile – ont été incendiés. Les pompiers sont intervenus à 28 reprises, selon la cellule de crise de la préfecture. Silencieux pendant les premières semaines du conflit social antillais „contre la vie chère“, le chef de l’Etat a pris le dossier en main: rencontre à 17H00 à l’Elysée (12H00 à Pointe-à-Pitre) avec les élus des quatre départements d’Outre-mer, puis dialogue avec les Antilles via la chaîne de l’Outre-mer RFO. Mercredi soir, tirant le bilan du sommet social, il avait parlé, pour la première fois publiquement depuis le début des grèves le 20 janvier d’une „certaine forme de désespérance de nos compatriotes des territoires d’Outre-mer“.
Les deux nuits précédentes en Guadeloupe avaient été marquées par des violences graves et la mort par balle d’un syndicaliste membre du „collectif contre l’exploitation“ (LKP), Jacques Bino, atteint d’une balle à la poitrine. Jeudi sur RTL, M. Fillon a qualifié l’acte de „crime commis par des délinquants“.
Il s’agissait „d’une balle qui sert à chasser les sangliers. C’était un lieu où il n’y avait pas de forces de l’ordre. L’enquête dira les choses, mais les forces de l’ordre ne sont pas du tout impliquées dans cette opération“, a poursuivi M. Fillon. Avant l’annonce du drame, le leader du collectif du LKP, Elie Domota, avait lancé un appel au calme, renouvelé dans la journée, mais il a aussi émis des „doutes“ sur la „version officielle“. „On demande à la justice de mener une enquête approfondie pour réellement définir ce qui s’est passé parce que les circonstances sont encore troubles“, a-t-il affirmé. Le LKP a annoncé une manifestation pour jeudi matin (14H00 à Paris).