La course à la succession d’Olmert engagée

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L'annonce de la prochaine démission du Premier ministre Ehud Olmert a plongé jeudi Israël dans l'incertitude aussi bien en ce qui concerne ses successeurs possibles que sur l'avenir des pourparlers de paix avec les Palestiniens et la Syrie.

L’annonce de la prochaine démission du Premier ministre Ehud Olmert a plongé jeudi Israël dans l’incertitude aussi bien en ce qui concerne ses successeurs possibles que sur l’avenir des pourparlers de paix avec les Palestiniens et la Syrie. Empêtré dans une série d'“affaires“ de corruption, après avoir vu sa popularité s’effondrer suite aux échecs de la guerre au Liban en 2006, Ehud Olmert a annoncé mercredi qu’il démissionnerait pour laisser place au prochain chef du Kadima.
Officiellement, l’Autorité palestinienne a affirmé que les déboires judiciaires de M. Olmert étaient une „affaire interne“ à Israël. „Nous travaillerons avec tout Premier ministre élu en Israël et nous continuons avec Ehud Olmert jusqu’à l’arrivée de son successeur“, a déclaré à la presse à Tunis le président palestinien Mahmoud Abbas. Mais plusieurs responsables impliqués dans les négociations ont estimé que l’Autorité palestinienne allait perdre un Premier ministre personnellement très impliqué dans les négociations et prêt à discuter des dossiers les plus sensibles, comme Jérusalem ou les frontières. Côté Hamas, les islamistes se réjouissent de cette prochaine démission qu’ils estiment être une „victoire de la résistance“ mais surtout permet d’affaiblir le président Abbas, qui joue sa crédibilité dans les négociations de paix.
„Il s’agit d’un grand coup porté à la bande partisane des compromis (ndlr: l’Autorité palestinienne) qui a lié son sort à un accord de paix et à la possibilité qu’il soit signé avant la fin de l’année“, a affirmé à l‘AFP le porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri. Le successeur de M. Olmert doit être désigné lors de primaires organisées le 17 septembre au sein de ce nouveau parti centriste de plus de 50.000 membres. M. Olmert doit être interrogé vendredi par la police des fraudes au sujet des soupçons qui pèsent sur lui. Les deux principaux candidats en lice pour succéder à M. Olmert sont la ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni et le ministre des Transports Shaul Mofaz.
Les sondages donnent pour le moment un léger avantage à Mme Livni dans son parti face à M. Mofaz, considéré comme un „faucon“. Mme Livni, dont le renom n’est entaché par aucune affaire, disposerait de l’appui de la fraction parlementaire du parti alors que M. Mofaz semble jouir de l’appui de l’appareil. Selon la législation israélienne, le président Shimon Peres devrait désigner le prochain chef du Kadima, le plus important parti du Parlement, pour constituer un gouvernement. Celui-ci disposera d’un délai de 42 jours pour mobiliser une majorité au Parlement et faire voter la confiance. En cas d’échec, le président peut éventuellement désigner un autre député pour mener à bien cette mission, ou proclamer qu’il est impossible de former un cabinet et proposer au Parlement de voter une loi de dissolution, alors que le mandat actuel du Parlement s’achève normalement en 2010. Le chef de l’opposition, le leader du Likoud (droite) Benjamin Netanyahu, a estimé que le gouvernement était „en bout de course“. „Peu importe qui sera à la tête du Kadima“.
Il est donné favori par les sondages face à Mme Livni et M. Mofaz pour devenir le prochain Premier ministre en cas d’élections législatives anticipées.
En dépit des incertitudes et en attendant un successeur à M. Olmert, Israël devrait poursuivre ses négociations directes avec l’Autorité palestinienne et indirectes avec la Syrie, en vue d’aboutir à des accords de paix. „Tant que j’exercerai mes fonctions, je n’abandonnerai pas mes tentatives de négocier avec les Palestiniens pour parvenir à un résultat permettant de donner espoir“, a promis M. Olmert. En revanche, un ministre du parti Shass (ultra-orthodoxe), Ariel Attias, chargé des Communications, a appelé publiquement jeudi M. Olmert à „geler les négociations“, estimant qu’il ne disposait plus d’un mandat pour les poursuivre.