La Corée du Nord annonce le lancement imminent d’un \“satellite\“

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La Corée du Nord a annoncé mardi qu'elle s'apprêtait à lancer un \"satellite\" au mépris des avertissements de la Corée du Sud et des Etats-Unis qui redoutent un nouveau tir de missile à longue portée.

 „D’intenses préparatifs sont en cours pour le lancement d’une fusée Unha-2 visant à mettre un satellite de communication Kwangmyongsong-2 en orbite sur le site de lancement de Donghae (…) dans la province de Hamgyong Nord“, indique un communiqué du Comité spatial national relayé par l’agence officielle KCNA. „Lorsque ce lancement satellitaire sera accompli avec succès, la technologie spatiale de la nation aura fait un grand bond en avant vers l’avènement d’une puissance économique“, ajoute un membre du Comité. La date du tir n’a pas été précisée, mais il pourrait intervenir autour du 8 mars à l’occasion du renouvellement du parlement nord-coréen, selon l’agence sud-coréenne Yonhap. L’engin n’a pas encore été acheminé sur le pas de tir de Musudan-ri, sur la côte nord-est du pays, selon la même source. Le 16 février, jour du 67e anniversaire de son „Cher dirigeant Kim Jong-Il, la Corée du Nord avait argué de son „droit souverain“ à poursuivre un programme spatial et annoncé le lancement imminent d’une fusée, alimentant les craintes d’un nouveau tir d’essai de missile à longue portée. La dictature communiste avait provoqué une crise internationale en août 1998 lorsqu’elle avait tiré un missile longue portée Taepodong-1 qui avait survolé une partie du Japon avant de s’abîmer dans le Pacifique. Elle avait, à l’époque, affirmé avoir lancé un „engin lanceur de satellite“.
Le Japon s’est déclaré mardi prêt à faire face à toute situation d’urgence. En juillet 2006, Pyongyang avait de nouveau effectué des tirs – ratés – de sept missiles, dont un à longue portée Taepodong-2, qui avaient provoqué un vif émoi.
D’autres tirs de missiles – à courte portée – ont eu lieu en 2007 et 2008 souvent interprétés par les experts comme des bravades visant à accentuer la pression pour négocier en force. Le régime communiste, qui a revendiqué son premier essai nucléaire en octobre 2006, est en effet engagé depuis août 2003 dans de laborieuses négociations à six (les deux Corées, les Etats-Unis, le Japon la Chine et la Russie). Il a signé, en 2007, un accord en vue d’un démantèlement de ses installations atomiques en échange d’une aide économique et de garanties de sécurité.
Mais les tractations achoppent sur les modalités de vérification de la dénucléarisation.
Lors de sa visite la semaine dernière en Corée du Sud dans le cadre de sa tournée asiatique, la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton avait exhorté le Nord à „cesser ses provocations“. Elle avait également averti qu’un éventuel tir de missile n’arrangerait pas les relations avec Washington et serait en contravention de la résolution 1718 des Nations unies de 2006 stipulant que la Corée du Nord „doit s’abstenir de tout nouvel essai nucléaire ou tir de missile balistique“. Cette annonce nord-coréenne tombe également en période de dégradation des relations entre les Corées, toujours officiellement en état de guerre depuis le sanglant conflit de 1950-53, depuis l’arrivée au pouvoir du président sud-coréen Lee Myung-Bak en février 2008. Ce conservateur prône la fermeté à l’égard de Pyongyang après une décennie de politique de la main tendue menée par son prédécesseur libéral. Dans son Livre Blanc de la Défense 2008 publié lundi, Séoul a qualifié de „directe et sérieuse“ la menace présentée par son voisin.