/ La contestation anti-Saakachvili, test pour la démocratie en Géorgie
Même si la mobilisation s’étiole et les organisateurs ont appelé à une journée de trêve dimanche à l’occasion du début de la Semaine Sainte, ils continuent d’assurer que les manifestations se poursuivront tant qu’une nouvelle élection présidentielle ne sera pas convoquée. Huit mois après la guerre, ils reprochent au chef de l’Etat la mauvaise gestion du conflit qui a entraîné la reconnaissance par la Russie de deux territoires séparatistes géorgiens ainsi qu’un progrès insuffisant en matière de la démocratie et des réformes économiques. M. Saakachvili a répondu vendredi qu’il ne partirait pas avant la fin de son mandat en 2013 et s’efforce de récupérer cette contestation comme une preuve supplémentaire que son pays est démocratique. „Avec ces manifestations pacifiques, l’absence totale de violence et le droit garanti à la liberté des rassemblements, nous avons prouvé que la Géorgie était une démocratie mûre“, assure-t-il. Porté au pouvoir par la Révolution de la rose en 2003 qui a renversé le régime d’Edouard Chevardnadze, ancien apparatchik et ministre des Affaires étrangères soviétique, cet avocat formé aux Etats-Unis et en France tente de faire de son pays l’élève modèle de l’Europe. Les drapeaux de l’Union européenne flottent sur les bâtiments officiels avec les géorgiens, des kiosques à journaux et des réverbères dans le style parisien sont apparus dans les rues de Tbilissi… M. Saakachvili admet que beaucoup reste à faire, mais assure que son pays est sur la bonne voie pour combattre la corruption et renforcer les institutions étatiques.
Les opposants dont plusieurs ex-alliés l’accusent d’avoir trahi les valeurs de la Révolution de la rose ayant usurpé le pouvoir ce qui a entraîné des conséquences graves pour le pays comme la répression d’une manifestation anti-gouvernementale en novembre 2007 et l’offensive fatale contre l’Ossétie du Sud en août.
„Le président doit écouter son peuple, tirer leçon des erreurs du passé“, souligne Irakli Alassania, ancien ambassadeur géorgien auprès de l’ONU qui a passé dans l’opposition après la guerre d’août. M. Saakachvili propose à l’opposition des discussions sur plusieurs dossiers, y compris la réforme électorale et des changements constitutionnels pour introduire l’élection directe des maires. Des responsables de l’opposition rejettent cette offre disant que le seul sujet dont ils acceptent de discuter est sur les modalités de sa démission. Une position qui les partisans de M. Saakachvili dénoncent comme rigide et non-démocratique.
L’idée d’un compromis ne semble pas plaire à ceux qui manifestent devant le parlement.
„Pour ces gens, engager un dialogue signifierait que nous les avons trahis“, explique Nino Bourdjanadzé, ex-présidente du Parlement passée dans l’opposition.
„Actuellement ces manifestations ne représentent pas de menace sérieuse pour le pouvoir. (…) Mais l’opposition a beaucoup de partisans ce qui lui permet de maintenir la pression sur les autorités“, souligne Guia Nodia, analyste politique indépendant. „Il faut qu’il y a ait un dialogue et une sorte d’accord pour éviter l’instabilité à long terme“, conclut-il.
- Tageblatt Gewinnspiel vom 24.09.10: « Die Welt von Milch und Käse » mit Poster - 29. September 2010.
- Tageblatt Gewinnspiel vom 28.09.10: « Seife, Duft & Badeschaum » - 27. September 2010.
- Frau wurde leicht verletzt - 26. September 2010.