La Belgique reporte à 2025 le début de la sortie du nucléaire

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La Belgique va prolonger de dix ans l’exploitation de ses trois plus anciens réacteurs nucléaires, censés fermer en 2015, et mettre à contribution les producteurs d’électricité, essentiellement GDF Suez, pour renflouer son budget, a annoncé hier le gouvernement./ Philippe Siuberski, Bruxelles

„Le gouvernement a décidé de reporter de dix ans la première phase de sortie du nucléaire“, indique un communiqué du ministre de l’Energie, le socialiste francophone Paul Magnette.
La Belgique compte deux centrales nucléaires à Doel (Flandre, nord) et Tihange (Wallonie, sud), équipées en tout de sept réacteurs qui fournissent actuellement 55% de l’électricité produite en Belgique.
Une loi de 2003, adoptée alors que les écologistes participaient au pouvoir, prévoyait que ces sept réacteurs soient fermés dès qu’ils atteindraient 40 ans, soit entre 2015 et 2025.
Deux réacteurs de Doel et un de Tihange devaient être les premiers concernés, dans six ans. Début octobre, un groupe international d’experts avait cependant établi que la réduction de la consommation et le développement des énergies renouvelables en Belgique d’ici 2020-2030 ne „suffiraient pas à combler le déficit de production“ causé par cette fermeture programmée. Ils proposaient donc de prolonger de dix ans la durée de vie des trois réacteurs les plus anciens.
Ce qui a été accepté hier par le gouvernement, dont l’objectif est de „permettre de garantir la sécurité d’approvisionnement du pays, d’éviter une production importante de CO2 et de permettre de maintenir un niveau de prix protégeant le pouvoir d’achat des ménages et la compétitivité de nos entreprises“.
Pour le premier ministre Herman Van Rompuy, qui doit présenter son budget 2010 aujourd’hui au Parlement, cette décision a aussi l’avantage de faire rentrer de l’argent frais dans les caisses de l’Etat.

215 à 245 millionsd’euros par an

En échange de la prolongation de l’exploitation des trois réacteurs, amortis de longue date, les producteurs d’électricité (Electrabel, filiale du géant français GDF Suez, et la plus petite SPE) ont accepté de mettre la main au portefeuille, selon le communiqué de Paul Magnette. De 2010 à 2014 inclus, leur contribution sera de 215 à 245 millions d’euros par an. „Pour les années suivantes et jusqu’à la sortie totale du nucléaire“, ce montant sera établi „en fonction de l’évolution des coûts de production et des prix du marché“, explique le texte.
Dans un communiqué séparé, GDF Suez dit avoir „pris connaissance“ de la communication du gouvernement et indique que celle-ci „reflète les négociations constructives menées ces derniers jours avec le gouvernement“. Le groupe se dit „disposé à finaliser les négociations en cours sur ces bases, afin d’aboutir à un accord global dans les meilleurs délais“. Alors que les verts d’Ecolo, retournés dans l’opposition, ont crié ces derniers jours au „sabotage“ et à la „forfaiture“, Paul Magnette réplique que l’objectif environnemental n’a pas disparu. GDF Suez a en effet „pris les engagements“ de consacrer „un montant d’au moins 500 millions d’euros dès 2010 afin de financer les investissements dans les énergies renouvelables et la réduction de la consommation d’énergie“, explique-t-il.
De plus, „un tiers des investissements de recherche d’Electrabel sera affecté au processus de capture du carbone“ et aux „technologies les plus actuelles en matière d’efficacité énergétique“. GDF Suez réalisera en outre des „investissements de 5 millions d’euros chaque année dans des programmes de recherche belges consacrés au traitement des déchets nucléaires“ et il s’est engagé à maintenir en Belgique un „haut niveau d’activité“ et à „recruter d’ici 2015 plus de 10.000 personnes“, souligne encore le ministre.