Journée de cauchemar à Bagdad: au moins 34 morts dans six attentats

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Bagdad a connu un lundi noir avec une vague d'attentats à la voiture piégée sur des marchés qui ont fait au moins 34 morts et 139 blessés, rappelant les pires heures des violences de 2006 et 2007.

Au total, six voitures piégées ont explosé, dont quatre ont été actionnées entre 07H00 et 09H00 (04H00 GMT et 06H00 GMT). Le mode opératoire -une voiture piégée garée sur un marché- ne porte pas de signature particulière, les insurgés, la branche irakienne d’Al-Qaïda et les milices extrémistes chiites y ayant recours. Les deux dernières voitures piégées ont explosé en fin de matinée à quelques minutes d’écart sur un marché d’al-Maalef, dans l’ouest de Bagdad, faisant 12 morts et 23 blessés, selon les ministères de la Défense et de l’Intérieur. Le premier attentat a eu lieu sur un marché de gros dans le quartier Allaoui, dans le centre de Bagdad: six personnes ont été tuées et 25 blessées, en majorité des journaliers qui attendaient d’être embauchés. Un deuxième attentat a visé un convoi d’un haut responsable du ministère de l’Intérieur à Bagdad al-Jadida dans le sud-est de Bagdad: un civil et un policier ont été tués et six policiers blessés, selon les mêmes sources. A Sadr City, un bastion chiite dans le nord-est de la capitale épargné depuis plusieurs mois par les attentats partculièrement meurtriers, une voiture a explosé dans un marché de gros tuant 10 personnes, dont deux femmes, et en blessant 65.
A Husseiniyeh (nord-est), une voiture a explosé sur un marché tuant quatre personnes et en blessant 20. Cette vague d’attentats intervient alors que le ministre du Commerce britannique Peter Mandelson se trouve en visite à Bagdad avec, pour la première fois en 20 ans, une délégation d’hommes d’affaires britanniques. Les attentats en Irak, même s’ils sont moins meurtriers, restent toujours quotidiens et frappent notamment la capitale. La baisse des violences s’est néanmoins confirmée ces derniers mois dans le pays et elle est due à la nouvelle stratégie de contre-insurrection de l’armée américaine et au renforcement des forces irakiennes. En mars, les violences ont coûté la vie à 252 civils, militaires et policiers, un bilan stable par rapport à février. Le bilan de mars s’explique par au moins quatre attentats de grande ampleur, qui ont fait en moyenne 30 morts chacun.
Deux attentats suicide début mars à Bagdad et Abou Ghraib (ouest) avaient ravivé les craintes pour la sécurité, alors que l’armée américaine prévoit de retirer 12.000 soldats dans les six mois à venir, en plus des 4.100 soldats britanniques qui doivent avoir quitté le pays d’ici juillet. En 2008, 6.772 Irakiens avaient été tués dans des violences, contre 17.430 personnes en 2007. 2006 et 2007 avaient enregistré les pires bilans de victimes depuis l’invasion américaine en mars 2003. Prudent, le commandement américain estime qu’Al-Qaïda, même affaiblie, conserve la capacité de monter des opérations complexes. Et qu’il reste encore du travail pour que les forces irakiennes soient complètement prêtes à assurer seules la sécurité.
La reprise en main par le gouvernement irakien des milices Sahwa -anciens insurgés reconvertis dans la lutte contre Al-Qaïda-, a ravivé les craintes que certains d’entre eux ne retournent dans les rangs de l’insurrection. Plusieurs dizaines d’entre eux ont été arrêtés ces deux dernières semaines.