/ Iran: tir de missiles dans un contexte de tension sur le nucléaire
Le chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA) Ali Akbar Salehi s’est voulu rassurant dimanche affirmant que son pays n’avait pas l’intention d’enrichir à plus de 5% d’uranium 235, soit un taux compatible avec des activités nucléaires civiles. „Si nous avions voulu faire de l’enrichissement à un niveau élevé, nous n’aurions pas annoncé“ l’existence de l’usine proche de Qom (centre) à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a-t-il déclaré. Sur le plan militaire, l’Iran a tiré trois types de missiles de courte portée dimanche matin au début d’exercices militaires appelés „Grand prophète 4“, selon la télévision en langue anglaise Press-TV. Selon la chaîne, il s’agit de missiles Tondar (portée de 150 km), Fateh 110 (200 km) et Zelzal (jusqu’à 400 km). Le commandant des forces aériennes des Gardiens de la révolution, Hossein Salami, a précisé que des tirs de missiles Shahab 1 et 2 (de portée moyenne) seraient effectués dimanche soir. „Demain (lundi) nous allons effectuer des tirs de Shahab-3 de longue portée“, a-t-il ajouté. Ces missiles Shahab-3, d’une portée d’environ 2.000 km, sont capables d’atteindre Israël.
„Nos missiles ne représentent pas de menaces pour nos voisins“, a-t-il souligné.
Interrogé à propos des „récentes menaces“ israéliennes, il a affirmé que „le régime sioniste“ n’était „pas de taille pour que nous parlions de ses menaces“. Le 21 septembre, un haut responsable du gouvernement israélien avait indiqué qu’il n’avait donné „aucune garantie“ à la Russie de ne pas attaquer les installations nucléaires de l’Iran, réagissant à des déclarations du président russe Dmitri Medvedev. Ces tirs interviennent également après la récente décision du président américain Barack Obama de renoncer au projet de bouclier antimissile en Europe de l’Est, élaboré à l’époque du président George W. Bush et officiellement destiné à contrer d’éventuels tirs de longue portée venant d’Iran. Ces exercices n’ont rien d’exceptionnel mais ils sont pratiqués à un moment de tension avec l’Occident sur le programme nucléaire controversé de la République islamique, après la révélation de la construction par Téhéran d’un second site d’enrichissement d’uranium. Les puissances occidentales, qui s’inquiètent du programme balistique de l’Iran, l’accusent aussi de chercher à se doter de l’arme atomique sous couvert de programme nucléaire civil, ce que Téhéran dément. Samedi, M. Salehi avait réfuté tout caractère „militaire“ au second site d’enrichissement d’uranium, précisant qu’il serait ouvert aux inspecteurs de l’AIEA.
Les Occidentaux ont toutefois sommé l’Iran de faire toute la lumière sur ses activités nucléaires à la réunion du 1er octobre à Genève avec le groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et l’Allemagne), faute de quoi il ne pourra plus échapper à de nouvelles sanctions. Israël et les Etats-Unis n’ont par ailleurs pas exclu l’option militaire face au risque d’un Iran nucléaire. Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé qu’il se rendrait en Iran fin octobre pour tenter de faire baisser la tension dans le dossier du nucléaire, selon l’agence de presse turque Anatolie.
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