/ Incertitude politique à Prague après la chute du gouvernement Topolanek
M. Topolanek, mis en minorité mardi grâce aux voix de quatre députés issus de la majorité parlementaire, a prévu de démissionner jeudi après une réunion extraordinaire de son cabinet, selon sa porte-parole Jana Bartosova. Mercredi matin, il s’est rendu à Strasbourg pour assurer le Parlement européen que la chute de son gouvernement n’affecterait pas la présidence de l’Union européenne. Toutes les hypothèses sont possibles après le vote de défiance initié par l’opposition de gauche, selon les experts et les politiciens locaux: certains parlent d’un statu quo jusqu’à la fin de la présidence semestrielle de l’UE fin juin, d’autres évoquent un gouvernement de transition ou d’union nationale, d’autres encore la tenue d’élections anticipées cet été ou à l’automne. Tous s’entendent pour dire que la crise politique profite surtout au très eurosceptique président tchèque Vaclav Klaus, qui n’a jamais apprécié son Premier ministre, selon lui trop mou sur les réformes et trop pro-européen. C’est au chef de l’Etat que revient de nommer un nouveau chef de gouvernement dans les délais qui lui conviennent. „Il peut faire ce qu’il veut, la Constitution ne le limite pas“, a ainsi déclaré Bohumil Dolezal, un analyste politique de l’Université Charles. Pour l’instant, M. Klaus s’est abstenu de toute indication sur ses intentions. Il a simplement affirmé mercredi que la chute du gouvernement Topolanek n’était „pas catastrophique“ et que la démocratie parlementaire y survivrait. La disparition de la coalition de centre droite met cependant en question plusieurs grands dossiers, comme le traité de Lisbonne, le déploiement du bouclier antimissile américain ou la gestion de la crise économique. „Les réformes ne sont plus à l’ordre du jour, l’échec du traité de Lisbonne est très probable et l’avenir des traités sur le radar (antimissile américain) est également incertain“, soulignait mercredi le journal Lidove Noviny. M. Topolanek a lui-même reconnu que sa fragilisation politique pourrait peser sur la ratification du traité de Lisbonne, alors que le Sénat tchèque doit se prononcer prochainement, peut-être mi-avril. Un rejet suspendrait définitivement le processus de ratification à Prague, avec le même impact que le „non“ opposé par les Irlandais lors du référendum de juin 2008. Face à une opinion publique hostile et aux divisions des députés, les accords militaires et diplomatiques signés par Prague et Washington ont déjà été retirés in extremis de l’ordre du jour des débats parlementaires début mars, de peur d’un vote négatif. La politique de dialogue de la nouvelle administration Obama avec l’Iran et la Russie alimentait déjà les doutes sur l’avenir du projet de déploiement antimissile prévu par l’administration Bush en République tchèque et en Pologne. Sur le plan économique, les analystes s’entendent pour dire que la chute du gouvernement tchèque, le troisième à tomber en quelques semaines en Europe de l’Est, après la Lettonie et la Hongrie, intervient au plus mauvais moment. „Cela intervient au moment où les marchés sont nerveux“, a ainsi souligné l’analyste Tomas Sedlacek, qui siège au conseil spécial anti-crise (NERV). Pour l’instant, l’ancien pays communiste converti au capitalisme ultra-libéral avait plutôt bien résisté à la crise qui a brutalement freiné son boom économique. Mais les experts craignent une dégradation de l’image du pays auprès d’investisseurs déjà frileux. Jusqu’à présent, Mirek Topolanek a ardemment défendu une politique anti-crise axée sur la rigueur budgétaire et le non-interventionnisme, que ce soit dans son pays ou au niveau européen.
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