Heurts entre la police et des manifestants devant le parlement à Sofia

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Des heurts entre la police et des manifestants qui protestaient contre la corruption et le gouvernement, et dont certains détenaient des explosifs artisanaux, se sont produits mercredi devant le Parlement à Sofia, faisant 33 blessés, a annoncé le ministère de l'Intérieur.

 Cent-cinquante-quatre personnes dont trois en possession d’explosifs artisanaux ont été interpellées, selon un nouveau bilan de la police. Vingt-et-un manifestants et douze policiers ont été blessées, selon le centre national de médecine. Des policiers casqués munis de matraques et de boucliers ont repoussé à la mi-journée un millier de manifestants qui jetaient des boules de neige, des pierres et des pétards. Une vitre du parlement a été brisée. Des nationalistes, des retraités, des agriculteurs, des écologistes, des supporteurs de football, des étudiants, des lycéens et des mères de famille ont participé à cette manifestation, selon des témoins. Les manifestants scandaient „Démission“, „Mafia“ et „Ordures rouges“ à l’adresse du gouvernement, alors que les députés siégeaient au Parlement. A la mi-journée, le maire de Sofia, Boïko Borissov, a demandé l’arrêt de la manifestation pour éviter une aggravation de la violence après avoir été informé qu’un engin explosif artisanal risquait être déclenché. La police a graduellement dispersé la manifestation. Des manifestants ont toutefois encore provisoirement bloqué deux carrefours dans le centre-ville. D’autres ont jeté des pierres sur le siège du ministère de la Justice et détruit des voitures, dont cinq de police. „Le gouvernement ne permettra pas la violence, l’agression contre la police, contre les institutions“, a déclaré le vice-premier-ministre Ivaïlo Kalfine. Le ministère de l’Intérieur a estimé que „le recours à la force par la police était modéré“.
Il s’agit de la première manifestation en Bulgarie réunissant des personnes issues de différents milieux sociaux et organisée par l’intermédiaire d’internet. Les syndicats et les forces politiques, sauf un petit parti nationaliste, ne participaient au rassemblement. Les manifestants portaient le drapeau national.
„Les gens détestent le statu quo, ils sont déçus par le capitalisme, par l’économie du marché, mais ne voient pas d’alternative“, a commenté le politologue Andreï Raïtchev. Il a toutefois estimé que le nombre de personnes participant à la manifestation était „négligeable“. En janvier 1997, au coeur d’une grave crise économique, 200 personnes avaient été blessées lors d’une manifestation antigouvernementale au cours de laquelle une partie du parlement avait été incendiée.