Grèce: Opération commando de jeunes casseurs dans le centre d’Athènes

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La violence urbaine ne connaît pas de répit en Grèce où une cinquantaine de jeunes encagoulés ont brisé vendredi des dizaines de vitrines d'agences bancaires et de commerces, et endommagé des voitures dans plusieurs rues du quartier chic de Kolonaki, en plein centre d'Athènes.

 Cette opération de style commando, menée à une heure de grande affluence, a duré une vingtaine de minutes, selon des commerçants. Le groupe, armé de barres de fer et de masses, a dévalé les rues en brisant les vitrines puis a pris la fuite avant que la police n’arrive sur les lieux. Les assaillants ont laissé sur leur passage des tracts demandant la libération d’un jeune, arrêté en 2007 pour un braquage de banque à Athènes et se revendiquant anarchiste. Le porte-parole du gouvernement, Evanguelos Antonaros, a condamné l’attaque, qu’il a imputée à une „infime minorité“ rejetée „par l’ensemble des citoyens grecs“. Les autorités sont „déterminées à protéger l’ordre public“ et „font leur travail“, a-t-il ajouté. Le groupe a notamment brisé les vitrines de plusieurs succursales bancaires, dont une de la Banque nationale de Grèce, et d’une cinquantaine de magasins, dont des enseignes de luxe. Il a également cassé les vitres d’une vingtaine de voitures et endommagé les devantures de plusieurs autres agences bancaires et magasins du quartier. Deux distributeurs de billets ont également été mis hors d’usage. Selon des commerçants, il n’y a pas eu de pillage. En milieu d’après-midi, des groupes de policiers anti-émeutes patrouillaient dans le quartier de Kolonaki, dont plusieurs rues avaient été fermées à la circulation.
Selon une source policière, le groupe s’est réfugié à l’intérieur de la faculté de droit dans le centre d’Athènes. Les interventions policières sont soumises à des conditions très strictes dans ce foyer contestataire de la capitale.
Les autorités grecques sont confrontées à une aggravation de la violence contestataire depuis les troubles urbains déclenchés à travers le pays par la mort d’un adolescent de 15 ans, Alexis Grigoropoulos, tué à Athènes le 6 décembre dernier par les balles d’un policier. Début mars, un commando d’une vingtaine de jeunes portant des cagoules et des masques avait incendié à coup de cocktails Molotov et en jetant des bidons d’essence neuf voitures d’une rame de métro dans la banlieue d’Athènes, après en avoir chassé les occupants. Cette action avait été revendiquée par un groupe anarchisant intitulé „Bandes de conscience/Extrémistes de Pérama“ qui avait indiqué vouloir rendre hommage à une syndicaliste bulgare travaillant dans une société de nettoyage du métro et vitriolée par des inconnus en décembre dernier. Le groupe avait également „dédié“ son action „au camarade français Julien Coupat“ incarcéré à Paris et soupçonné d’être le chef d’un groupe à l’origine de dégradations contre des lignes de train à grande vitesse début novembre. La police grecque attribue ces actions à une frange radicalisée de la jeunesse, adoptant des modes opératoires coutumiers à la mouvance anarchiste active dans le pays depuis des années et qui compterait de 2.000 à 3.000 personnes.
Les attentats notamment contre la police et des agences bancaires se sont également multipliés dans le pays depuis décembre, dont quatre revendiqués par un groupe d’extrême gauche inscrit sur la liste des organisations terroristes de l’Union européenne, Lutte Révolutionnaire (EA). Lutte Révolutionnaire a notamment grièvement blessé par balles début janvier un policier dans le centre d’Athènes.