Grèce: des villes s’embrasent après la mort d’un jeune tué par un policier

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Quatre policiers ont été blessés dimanche au cours d'une vague de violentes protestations dans plusieurs villes grecques provoquée par la mort la veille à Athènes d'un adolescent tué un policier.

Des groupes de jeunes ont brisé dimanche après-midi, à l’aide de cocktails Molotov, des vitrines de commerces et banques à Athènes aux côtés de milliers de personnes qui manifestaient contre la mort d’Andréas Grigoropoulos, âgé de 15 ans.
Dimanche, une agence d’une firme automobile a été incendiée sur l’avenue centrale Alexandras, où siège la Direction générale de la police, et des façades de banques ont été endommagées par des pierres et objets lancés par les manifestants.
La police a dispersé ces manifestants à l’aide de gaz lacrymogènes, mais une dizaine d’entre eux ont été traités sur place pour des problèmes respiratoires. Il y a également eu une douzaine d’interpellations de manifestants, selon la police.
Près de 5.000 personnes s’étaient rassemblées en début d’après-midi devant le Musée national, près du quartier d’Exarchia, où l’adolescent a été tué, pour marcher vers le quartier général de la police. A Salonique (nord), une dizaine de banques et de commerces ont également été incendiés, les façades des agences de la Banque Nationale de Grèce et de la banque Emporiki ont été endommagées de même que plusieurs magasins de vêtements et supermarchés.
Des vitres de la mairie de Salonique, deuxième ville grecque, ont volé en éclats et un véhicule de la chaîne de télévision Alpha a été incendié. A Patras, dans le sud-ouest, un policier a été rué de coups par de jeunes manifestants et hospitalisé. Des banques et voitures ont également été incendiées dans cette ville, selon la police. Plusieurs jeunes avaient commencé à mettre le feu dès dimanche matin devant des banques tandis qu’une vingtaine de voitures étaient incendiées au centre d’Athènes, à Salonique, Patras et Héraklion, chef-lieu de la Crète (sud). L’adolescent a été tué vers 21H00 (19H00 GMT) à Exarchia, quartier proche des universités, au centre d’Athènes. Il faisait partie d’un groupe de 30 jeunes qui lançaient pierres et divers objets contre le véhicule de deux policiers. L’un d’eux est sorti et a tiré trois balles en direction de la victime, touché mortellement à la poitrine. Des centaines de manifestants, majoritairement du quartier d’Exarchia, étaient descendus peu après dans les rues pour protester contre „l’arbitraire“ des policiers, scandant des slogans contre le gouvernement de droite de Costas Caramanlis et de son ministre de l’Intérieur, Prokopis Pavlopoulos. M. Caramanlis a assuré qu’il n’y aurait „aucune indulgence“ envers les responsables de la mort de l’adolescent dans une lettre de condoléances à sa famille.
„Comme tous les Grecs, je ressens une douleur profonde. Je sais que rien ne peux soulager votre douleur. Je voudrais vous assurer qu’il n’y aura aucune indulgence“ pour les responsables „et que l’Etat veillera à ce que cette tragédie ne se répète pas“, lit-on dans la lettre. M. Pavlopoulos et la police ont également exprimé leur „profonde douleur“ pour cet incident „isolé“ et ordonné une enquête, dont trois procureurs ont été chargés.
Le chef du commissariat d’Exarchia a été supendu et les deux policiers qui se trouvaient à bord du véhicule visé par les manifestants samedi ont été arrêtés, celui qui a tiré sur le jeune homme pour „homicide volontaire“ et le second pour „complicité“. Le parti socialiste Pasok (opposition) a condamné l’incident, comme tous les partis de gauche, dont ils rendent responsables les „dirigeants politiques et la police“.
M. Pavlopoulos et son secrétaire d’Etat, Panayotis Hinofotis, avaient offert dans la nuit leur démission mais le Premier ministre les a refusées