/ Grèce: Attaque contre des policiers grecs: la police sur une piste terroriste
Lundi à l’aube, des inconnus ont tiré à la kalachnikov et avec un pistolet mitrailleur MP5 contre trois policiers gardant le ministère de la Culture à Exarchia, le quartier étudiant et contestataire du centre d’Athènes où le 6 décembre un adolescent avait été tué par la balle d’un policier. L’un des trois policiers, Diamantis Mantzounis, 21 ans, a été blessé de deux balles à la poitrine et à la cuisse et hospitalisé pour être opéré. Son état de santé a été qualifié de „grave“ par la direction de l’hôpital, mais selon la police, ses jours ne sont pas en danger. Dans l’attente d’une éventuelle revendication, la police a désigné la piste terroriste: elle a annoncé que des douilles de 9 mm retrouvées sur les lieux provenaient du même pistolet mitrailleur que celui utilisé en avril 2007 lors d’une attaque contre le poste de police de Néa Ionia, une banlieue située à l’ouest d’Athènes.
Cette attaque, qui n’avait pas fait de victimes, est la dernière revendiquée jusque là par Lutte révolutionnaire, un groupe d’extrême gauche, classé sur la liste des organisations terroristes par l’Union européenne et considéré comme le plus dangereux de Grèce. Lutte révolutionnaire avait affirmé à l’époque vouloir répliquer à la politique de „répression accrue“ du gouvernement, soulignant qu’il considérait chaque policier comme un „ennemi“, et un „complice de chaque crime du régime“. Apparu en 2003, ce groupe a signé huit attentats à Athènes, dont en janvier 2007 une attaque à la roquette contre l’ambassade des Etats-Unis, qui n’a fait que des dégâts matériels. Ces actions ont fait trois blessés légers. Pour les spécialistes, ce mouvement se revendique comme le successeur du groupe historique local du 17-Novembre, responsable de 23 assassinats entre 1975 et 2000 et démantelé en 2002. Selon une source policière, le MP5 utilisé à Néa Ionia et contre les policiers à Exarchia avait été volé en avril dernier à un policier en faction devant le domicile d’un haut magistrat dans la banlieue sud d’Athènes. La police retient aussi désormais la piste de Lutte révolutionnaire pour le mitraillage le 23 décembre d’un fourgon des forces anti-émeutes dans un autre quartier d’Athènes. Les douilles de la kalachnikov utilisées pour cette action, qui n’a pas fait de blessés, sont identiques à celles retrouvées à Exarchia. „Un groupe de personnes essaie d’assassiner des policiers qui font leur travail“, a commenté dans une conférence de presse le chef de la police, Vassilis Tsiatouras. Le Premier ministre conservateur Costas Caramanlis a exprimé son „indignation pour cette attaque meurtrière“, qui „nuit à la démocratie et à l’ensemble de la société“. L’attaque „a pour cible la stabilité démocratique du pays“, s’est aussi ému le chef de l’Etat, Carolos Papoulias. Le mitraillage des policiers à Exarchia intervient alors que la gauche et la jeunesse grecque sont en ébullition depuis la mort d’Alexis Grigoropoulos, 15 ans.
Cette bavure, alors que la police grecque est régulièrement accusée d’abus de pouvoir et de recours à la force par les ONG grecques et internationales, a déclenché mi-décembre une flambée de violences urbaines sans précédent dans le pays.
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