Gaza: les combats redoublent d’intensité, Israël refuse de cesser le feu

Jetzt weiterlesen! !

Für 0,59 € können Sie diesen Artikel erwerben.

Sie sind bereits Kunde?

La bande de Gaza était mardi matin le théâtre d'intenses combats entre forces israéliennes et combattants palestiniens et la cible de violents bombardements, alors que l'Etat hébreu a rejeté les appels à un arrêt de son offensive, qui a coûté la vie à plus de 560 Palestiniens.

L’inquiétude grandissait face au risque d’une aggravation de la crise humanitaire dans ce territoire pauvre et surpeuplé, où l’offensive israélienne a provoqué une grave pénurie de denrées, selon des agences de l’ONU. „Nos soldats agissent parfaitement, progressent selon les plans“, a déclaré le général Gaby Ashakenazi, chef d’état-major israélien, cité par la radio militaire.
Des combats ou des bombardements étaient signalés mardi matin dans plusieurs secteurs de la bande de Gaza, après que de violents affrontements eurent éclaté lundi soir pour la première fois dans la ville de Gaza. Mardi, peu avant l’aube, les chars israéliens épaulés par des hélicoptères de combat sont entrés dans Khan Younès, la grande ville du sud, pour la première fois depuis le début de l’offensive terrestre samedi soir, selon des témoins. Les blindés se sont heurtés dans ce bastion du Hamas aux tirs des combattants palestiniens, ont-ils affirmé. Contactée par l’AFP, l’armée israélienne a dit n’avoir „aucune information“.
L’armée israélienne a par ailleurs annoncé que trois de ses militaires avaient été tués et 24 autres blessés lundi soir dans le nord de la bande de Gaza lorsqu’un char israélien avait fait feu „par erreur“ sur leur position. Au total, quatre militaires israéliens ont péri et 79 ont été blessés depuis le début de l’offensive terrestre, selon le bilan officiel israélien. En début de soirée, la branche armée du Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam, avait affirmé de son côté avoir tué „10 soldats“ et blessé 30. Israël s’est refusé à tout commentaire. Dans la localité de Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, sept combattants palestiniens –dont quatre du Hamas et deux du Djihad islamique– qui étaient retranchés dans une maison ont péri dans des combats, selon des témoins.
Aucun des deux groupes palestiniens n’a confirmé ces décès. Par ailleurs, huit Palestiniens ont été tués par une frappe aérienne et un tir d’obus de char à Jabaliya (nord), selon des témoins et des sources médicales.
De mêmes sources, deux autres personnes ont été tuées lors d’un raid aérien contre un bâtiment de trois étages appartenant à un membre du Hamas, dans le quartier de Zeitoun, à Gaza. Plus de 560 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza, selon les services d’urgences palestiniennes, depuis le début de l’offensive israélienne lancée le 27 décembre pour mettre un terme aux tirs de roquettes contre son territoire. Plus de 2.700 autres ont été blessés. Des témoins avaient fait état en soirée de combats et d’intenses bombardements à Choujaïya et Zeitoun, deux quartiers de l’est de la ville de Gaza, encerclée par les chars. L’aviation a également bombardé le centre-ville de Gaza.
L’armée, qui a dit avoir capturé des dizaines de membres du Hamas, a également bombardé à l’artillerie le camp de réfugiés de Boureij, où trois personnes ont été tuées, et la localité de Deir al-Balah, dans le centre du territoire désormais coupé en deux. La situation humanitaire continuait d’empirer pour les 1,5 million d’habitants, la plupart des secteurs étant privés d’électricité et souffrant d’importantes pénuries d’eau courante, de nourriture et de carburants. Selon le Comité international de la Croix-Rouge, des blessés meurent en attendant des ambulances qui ne peuvent les approcher à cause des combats. Le Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugiés a demandé l’ouverture des frontières pour permettre aux Palestiniens le souhaitant de fuir. Malgré l’offensive, quatre nouvelles roquettes ont été tirées mardi matin sur le sud d’Israël, selon l’armée. Quatre Israéliens sont morts dans ces tirs depuis le 27 décembre. La branche militaire du Hamas a affirmé que des „milliers“ de combattants étaient prêts à combattre dans les rues. Une délégation du Hamas devait rencontrer mardi des responsables égyptiens pour discuter des moyens d’arrêter la guerre. En dépit des pressions internationales, le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, a rejeté lundi soir tout cessez-le-feu sans une assurance de l’arrêt total des tirs de roquettes, lors d’une rencontre à Jérusalem avec le président français Nicolas Sarkozy. M. Sarkozy, qui poursuit mardi en Syrie et au Liban une tournée régionale, a plaidé pour un „cessez-le-feu humanitaire de plusieurs jours“. „Non seulement le Hamas doit arrêter de tirer (des roquettes) mais il ne doit plus être en mesure de tirer“ ces roquettes, a rétorqué M. Olmert, selon un haut responsable israélien. La chef de la diplomatie israélienne Tzipi Livni a affirmé qu’Israël ne passerait „pas d’accord avec le terrorisme“, en référence au Hamas. M. Sarkozy, qui a rencontré le président palestinien Mahmoud Abbas en Cisjordanie, a aussi accusé le Hamas d’avoir agi de „façon irresponsable et impardonnable“ en décidant de ne pas renouveler la trêve et en reprenant les tirs.
Le Hamas l’a accusé en retour de „partialité totale“. M. Abbas a appelé à la fin „immédiate et sans condition“ de l’offensive avant de se rendre à l’ONU à New York mardi, où le Conseil de sécurité doit se réunir en présence de plusieurs ministres des Affaires étrangères arabes et de celui de la France Bernard Kouchner. A Washington, le président George W. Bush a maintenu son soutien à Israël.