Gaza: la mission de l’UE part au Proche Orient après un couac diplomatique

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La mission européenne pilotée par le ministre tchèque des Affaires étrangères, Karel Schwarzenberg, est partie dimanche en tournée au Proche-Orient dans l'espoir d'obtenir un cessez-le-feu, après un couac diplomatique de la présidence tchèque de l'UE.

 „La situation sur place est très mauvaise, nous espérons parvenir des progrès mais nous savons que ce sera difficile“, a dit M. Schwarzenberg avant de décoller pour le Caire, puis Jérusalem, Ramallah et Amman. Samedi soir, une déclaration du porte-parole du Premier ministre tchèque Mirek Topolanek, en charge depuis quatre jours de la présidence tournante de l’UE, a provoqué l’émoi: elle jugeait l’opération terrestre lancée par Israël „défensive plus qu’offensive“. „En ce moment, nous comprenons que cette action fait partie de l’action défensive d’Israël, (…) nous comprenons que c’est plus défensif qu’offensif, et c’est la position du Premier ministre tchèque pour la présidence de l’UE“, a déclaré Jiri Frantisek Potuznik, le porte-parole du gouvernement tchèque pour la présidence de l’Union européenne. Moins d’une heure plus tard cependant, le ministère tchèque des Affaires rectifiait le tir avec un communiqué beaucoup plus critique à l’égard d’Israël: „Même le droit indéniable d’un Etat à se défendre lui-même n’autorise pas des actions qui affectent massivement les civils“, a déclaré le chef de la diplomatie Karel Schwarzenberg, dans ce communiqué publié sur le site de la présidence tchèque.
De nombreux médias n’ont cependant retenu que la première déclaration et souligné son parti pris pro-israélien, potentiellement préjudiciable pour des négociations équilibrées. Dimanche, M. Schwarzenberg a souligné à la télévision publique que la seule déclaration valable était celle des Affaires étrangères, la précédente étant „un malentendu“ provoqué par une erreur du porte-parole de M. Topolanek – „malheureusement, une erreur très grave“. Il a aussi estimé que „la République tchèque n’a(vait) pas à s’excuser“. Peu après, la Fondation Kadhafi a demandé à Tripoli de suspendre ses relations avec Prague si les dirigeants tchèques ne s’excusaient pas. Pour l’organisation dirigée par Seif al-Islam Kadhafi, le fils du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, la déclaration de M. Potuznik est „une insulte pour les martyrs palestiniens et les blessés“. Au même moment, le porte-parole s’excusait personnellement dans un communiqué: „Je voudrais m’excuser pour le malentendu qui s’est produit le 3 janvier 2009 pour la déclaration de la présidence tchèque“, a-t-il dit. Dimanche, au départ de Prague, les membres de la mission européenne dépêchée au Proche-Orient se sont surtout focalisés sur l’urgence d’un cessez-le-feu. „Il est absolument nécessaire que les violences cessent des deux côtés“, a déclaré la commissaire européenne aux Affaires extérieures Benita Ferrero-Waldner. „Nous allons nous battre pour cela. Nous allons essayer de faire le maximum“, a-t-elle ajouté en déplorant la „catastrophe humanitaire“ provoquée par la fermeture des frontières du territoire de Gaza. „Le plus important est d’avoir un cessez-le-feu, c’est tout. Il n’y a pas d’autre issue“, a estimé le ministres français des Affaires étrangères Bernard Kouchner.
M. Schwarzenberg, lui, a surtout insisté sur l’urgence humanitaire en rappelant que la délégation partait „en ligne avec la position commune décidée à Paris“ par les 27, fin décembre. Les troupes israéliennes appuyées par des chars et des hélicoptères sont entrées dans la bande de Gaza, après huit jours de bombardements qui ont déjà fait plus de 500 morts chez les Palestiniens.