Gaz: l’UE tente d’arracher un accord pour rétablir les livraisons

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L'UE espère rétablir très vite l'approvisionnement de l'Europe en gaz russe, en obtenant jeudi un accord des compagnies gazières Gazprom et Naftogaz sur les modalités d'envoi d'observateurs pour vérifier les livraisons entre Moscou et Kiev.

Les négociations ont débuté peu après 10H30 (09H30 GMT) par une réunion Gazprom-UE, entre le président du géant russe Alexeï Miller, celui de la Commission européenne José Manuel Barroso, le commissaire européen à l’Energie Andris Piebalgs, et le ministre tchèque de l’Energie, Martin Riman, dont le pays préside l’UE.
Les responsables européens devaient voir séparément le président du groupe ukrainien Naftogaz, Oleg Doubina, sans qu’on sache immédiatement si une réunion incluant toutes les parties, prévue en principe, se tiendrait. „Je pense que nous pouvons avoir un espoir raisonnable de ramener la situation à la normale“, a déclaré à Prague le vice-Premier ministre tchèque chargé des affaires européennes Alexandr Vondra. MM. Miller et Doubina se sont déjà parlés dans la nuit, pour la première fois depuis le 31 décembre, „des moyens de mettre fin à la situation de crise“, selon un porte-parole de Gazprom. Aucun détail n’a filtré de leurs discussions. Le désaccord porte notamment sur le prix que doit payer l’Ukraine pour le gaz russe qu’elle consomme en propre. Il a entraîné l’interruption totale des livraisons russes à l’Europe via l’Ukraine depuis mercredi. Or, le gaz russe représente un quart du gaz consommé par l’UE, dont 80% passe par l’Ukraine. Moscou accuse l’Ukraine de lui voler son gaz lors du transit, Kiev assure que la Russie est la seule responsable des perturbations depuis le début. Tous les pays d’Europe sont affectés, même si très inégalement. Les plus durement touchés, en pleine vague de froid, sont plusieurs pays européens de l’ex-bloc soviétique, comme la Bulgarie, qui dépend à près de 100% de la Russie pour ses besoins en gaz, et des Balkans. Une source proche de la présidence tchèque a indiqué à l‘AFP que le déploiement d’observateurs sur plusieurs stations de pompage de gaz russes et ukrainiennes était possible dès ce jeudi. „Il y
a déjà un accord politique de Moscou et Kiev pour permettre à des observateurs internationaux d’aller sur les stations de pompage“, a-t-elle indiqué. „Il est question maintenant des détails techniques: qui, quand, comment, où ?“, a ajouté cette source. Le chef de la diplomatie polonaise, Radoslaw Sikorski, a indiqué mercredi être prêt à envoyer des observateurs de son pays. Les observateurs seraient appelés à vérifier le gaz effectivement pompé par la Russie vers l’Ukraine en se rendant notamment sur une station de pompage située en territoire russe, et sur „plusieurs stations“ du territoire ukrainien, a précisé la source proche de la présidence tchèque, „puisque l’accusation est que le gaz disparaît à un certain moment du transit, sans qu’on sache exactement où“.
L’UE espère qu’un accord sur l’envoi des observateurs suffira à rétablir ses livraisons. En cas d’échec, elle a prévu lundi une réunion d’urgence des 27 ministres européens de l’Energie. Les Européens veulent s’impliquer le moins possible dans une dispute opposant deux pays, importants pour elle mais aux relations bilatérales délicates: la Russie, partenaire „stratégique“ avec laquelle les Européens entretiennent depuis deux ans des relations tendues; l’Ukraine, un ancien satellite de Moscou qui voudrait intégrer un jour le bloc européen, mais politiquement instable. M. Vondra a notamment refusé l’idée de voir l’Europe s’impliquer à ce stade dans la querelle commerciale entre Kiev et Moscou sur le prix du gaz. Mais le président russe, Dmitri Medvedev, a prévenu mercredi que la Russie reprendrait les livraisons de gaz seulement s’il y avait des observateurs et un accord sur le prix, rendant incertain le résultat de la réunion de Bruxelles.