/ France/Obésité infantile : la télé s'engage, mais la question de la pub demeure
Les professionnels du secteur s’engagent notamment à „financer, produire et diffuser des programmes valorisant les bons comportements en matière de nutrition et d’activité physique“.
Cela „va représenter un volume total annuel compris entre 340 et 470 heures“, a précisé la ministre de la Culture et de la communication Christine Albanel. Les campagnes menées par l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé, par exemple pour promouvoir la consommation de fruits et légumes, bénéficieront en outre de tarifs „attrayants“, a indiqué la ministre de la Santé Roselyne Bachelot.
Cette charte des professionnels est l’aboutissement de concertations engagées en avril dernier à l’initiative de Mme Bachelot dans le cadre de la lutte contre l’obésité infantile. Près d’un jeune sur 5 en France est obèse ou en surpoids.
Les motivations de santé publique avancées par la ministre de la Santé se sont heurtées ces derniers mois aux arguments économiques du monde de l’audiovisuel. Les présidents des principales chaînes et les producteurs ont signé la charte, ainsi que l’industrie alimentaire et les publicitaires. Mme Albanel s’est félicitée que le gouvernement ait choisi „l’incitation“ et „la pédagogie“, plutôt que l’interdiction de la publicité qui aurait eu, selon elle, „des conséquences considérables pour l’ensemble des chaînes, des productions et pour le secteur de l’animation“, particulièrement apprécié à l’étranger.
Pour Mme Albanel, les „héros positifs“ des dessins animés sont un moyen privilégié d’influencer positivement la jeunesse, à l’exemple du personnage de Lucky Luke qui a troqué sa cigarette contre un brin d’herbe. Pour sa part, Michel Boyon, président du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), chargé de veiller au respect de la charte, a estimé qu’il s’agit d’un „engagement lourd qui a des conséquences financières non négligeables“. Le débat devrait maintenant se déplacer dans l’hémicycle du palais Bourbon, à l’occasion de la discussion début mars d’un amendement à la loi sur l’hôpital visant à interdire la diffusion pendant les programmes jeunesse de publicités pour les produits trop gras ou trop sucrés. Pour Olivier Andrault de l’UFC-Que Choisir, la charte sert de „contre-feu“. „Mme Bachelot est tenue par la solidarité gouvernementale, moi je ne me sens pas lié“, a prévenu le député UMP Yves Bur, co-auteur de l’amendement avec Pierre Méhaignerie et Valérie Boyer. „Je me refuse une fois de plus à céder aux lobbies“, a-t-il déclaré à l’AFP, qualifiant la charte de „leurre pour les gogos“.
M. Bur a regretté que les engagements pris échappent au contrôle des autorités sanitaires. Pour Mme Boyer, „cette charte est une avancée importante“, mais la question de la publicité reste posée. „Pourquoi trois gros industriels comme Kellogg’s, Danone et Nestlé ne se sont pas retirés des écrans jeunesse, alors que d’autres comme McDonald’s, Mars ou Coca-Cola l’ont fait ?“, s’est-elle interrogée.
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