France: Tension à Bagnolet après la mort d’un jeune motard qui fuyait la police

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La mort dimanche soir d'un jeune homme de 18 ans qui roulait à vive allure pour tenter d'échapper à la police sur une moto non autorisée en ville a provoqué une forte tension à Bagnolet en Seine-Saint-Denis, une banlieue située aux portes de Paris.

Dans la nuit, des bandes de jeunes du quartier de la victime ont manifesté leur colère en saccageant un abribus, renversant et mettant feu à des poubelles et en brûlant des voitures. Le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux a rapidement „appelé au calme“ et annoncé la tenue d’une réunion le 31 août avec „une vingtaine d’associations de quartiers sensibles“ sur les relations entre jeunes et police, dans un communiqué.
Dimanche 21h00, avenue Raspail à Bagnolet. Yakou Sanogo, livreur de pizzas en congé, circule sur une moto de cross de 125 cm3, un engin non autorisé en ville. Un policier à bord d’une voiture lui demande de „serrer à droite pour un contrôle“, selon une source proche de l’enquête. „Il a fait l’objet d’une injonction par un fonctionnaire de police et n’a pas obtempéré et a pris la fuite, suivi par la voiture de police“, a précisé à l’AFP une source judiciaire. Quelques mètres plus loin, au carrefour des avenues Stalingrad et Raspail, le jeune homme perd le contrôle de sa moto dans un virage et percute une barrière en béton, selon les premiers éléments de l’enquête. „La voiture de police ne l’a pas touché. Il n’y a pas eu de contact entre la moto et la voiture des fonctionnaires de police“, a-t-on ajouté de source judiciaire.
Le jeune homme décède sur place malgré les massages cardiaques prodigués par des policiers, selon des témoins. Son corps est transporté à l’hôpital de Montreuil pour une autopsie. Le secteur où a eu lieu l’accident est alors „sécurisé pour permettre aux enquêteurs de procéder aux investigations nécessaires le plus rapidement possible“, selon cette source judiciaire. Quelques minutes après l’accident, des jeunes originaires du quartier où vivait le jeune homme à Bagnolet manifestent leur colère en brandissant des barres de fer devant des policiers armés de flash-ball. Imputant à la police la mort de leur ami, certains jeunes cassent des abribus et mettent le feu à des voitures (29, selon le communiqué du ministre de l’Intérieur) et à des poubelles. Dix camionnettes de CRS, des policiers et trois camions de pompiers sont dépêchés sur place avant que le calme ne revienne vers 02h00 (Bien: 02H00). Le Parquet de Bobigny a immédiatement saisi l’Inspection générale des services (IGS, „police des polices“) pour entendre les policiers et les témoins.
Lundi en milieu de matinée, M. Hortefeux a salué „la maîtrise et le sang-froid des effectifs qui ont été visés par le tir d’un individu muni d’une arme de poing“ et en a appelé „au calme et à la responsabilité de chacun“. Il a par ailleurs annoncé sa décision de „réunir le 31 août avec Fadela Amara, Secrétaire d’Etat chargée de la Politique de la ville, et Martin Hirsch, Haut-commissaire aux Solidarités actives, haut-commissaire à la Jeunesse, une vingtaine d’associations de quartiers sensibles sur le thème des relations entre les jeunes et la police“. „Cette initiative vise à établir les bases d’un dialogue serein et permanent entre le monde associatif de ces quartiers, ses habitants et la police“, souligne M. Hortefeux qui a par ailleurs adressé à la famille Sanogo „ses plus sincères condoléances“. Il a affirmé que „toute la lumière sera faite sur les circonstances“ du décès du jeune homme, „défavorablement connu des services de police“.