France: Les salariés de Fabris inflexibles dans leur bataille pour une prime

France: Les salariés de Fabris inflexibles dans leur bataille pour une prime

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Les salariés de l'usine en liquidation New Fabris à Chatellerault ont répété lundi qu'ils étaient "capables" de faire sauter l'établissement s'ils n'obtenaient pas une prime de licenciement de 30.000 euros, qu'ils réclament à PSA et Renault, anciens clients du site, et à Bercy.

„Est-ce qu’on est capable de faire sauter l’usine ? Oui, on en est capable“, a affirmé lundi Guy Eyermann, délégué CGT et secrétaire du CE, lors d’une assemblée générale réunissant une petite centaine de salariés dans l’usine occupée depuis plusieurs semaines. Lors de cette assemblée, les salariés ont décidé d’aller manifester jeudi devant le siège du groupe Renault à Boulogne Billancourt pour réclamer „un geste“ du constructeur pour les indemnités de licenciement. Cent quatre-vingt d’entre eux se sont déjà inscrits pour le voyage. „Renault et PSA nous ont tués. Ce sont des assassins. Tout ça pour gagner du fric. OK, mais nous, on veut une part du gâteau. Eux, ils sont bien aidés par l’Etat“, a souligné M. Eyermann sur France Inter. Renault, comme PSA ont pourtant réitéré lundi que le versement d’une telle indemnité aux salariés de leur ancien sous-traitant n’était pas de leur ressort. Renault a renvoyé aux négociations entre les salariés de l’équipementier et l’administrateur judiciaire. Le groupe a souligné les efforts du constructeur en faveur de New Fabris depuis sa mise en règlement judiciaire, „sous forme de maintien des commandes et d’avances de trésorerie“. Comme monnaie d’échange, les Fabris ont un stock de pièces détachées fabriquées dans l’usine, qui vaudrait de 1,2 à 2 millions d’euros selon les sources, et une machine installée par Renault d’une valeur de 2 millions d’euros, selon les salariés. „Il est hors de question qu’ils (Renault et Psa) récupèrent quelque chose de l’entreprise si on n’a pas eu d’indemnité. Et nous savons qu’il y a du matériel qui les intéresse“ selon M. Eyermann. Les Fabris veulent également récupérer le montant des créances privilégiées de l’Etat (Urssaf, TVA), qui sont évaluées à environ 1,5 million d’euros, selon une source proche du dossier. „On est très encore très loin des 11 millions qu’il faudrait pour payer la prime de 30.000 euros demandée“, selon cette source. L’Etat observe de près la situation. Une délégation de salariés a rendez-vous lundi 20 juillet au cabinet du ministre de l’Industrie, Christian Estrosi. En attendant, et même si l’ultimatum fixé par les salariés court jusqu’au 31 juillet, les effectifs du centre d’incendie et de secours de Chatellerault ont été renforcés. De son côté, Pierre Réau, directeur de l’usine, a indiqué qu’il comprenait „le désarroi des salariés qui ont l’impression d’un immense gâchis. On a un outil de travail important qui pouvait encore servir“, a-t-il dit. Devant l’entrée de l’usine, un amas de ferraille a été disposé pour empêcher tout déménagement de pièces automobiles ou machines de l’usine. Au dessus d’un petit atelier, on peut apercevoir une dizaine de bouteilles de gaz reliées entre elles. Face à ceux qui lui demandent si les bouteilles sont vides, comme le laisse entendre la préfecture, M. Eyermann répond: „qu’ils viennent voir (..) ce sont des menaces sérieuses“.