France: L’Assemblée nationale en pleine crise, le PS exige des négociations (VIDEO)

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La crise s'est amplifiée mercredi à l'Assemblée nationale, après les vifs incidents de la nuit sur la réforme du travail parlementaire, le PS attaquant le président UMP Bernard Accoyer et mettant à exécution sa menace de boycotter la séance de questions au gouvernement.

Le patron des députés socialistes, Jean-Marc Ayrault, a demandé au président de l’Assemblée „d’oublier qu’il est un président UMP“ pour devenir „le président de tous les députés“. „J’ai tendu la main, on ne l’a pas saisie… Il n’est pas trop tard“, a-t-il plaidé. Accusé par M. Accoyer d’avoir fait un „coup de force“ provoquant „une crise“ au sein de l’Assemblée, le PS en a renvoyé la responsabilité au président de l’institution. Ce dernier a reçu dans la matinée le soutien du Premier ministre. La réforme du travail parlementaire, qui prévoit de limiter la durée des débats et le droit d’amendement, avait donné lieu dans la nuit à de vifs incidents à l’Assemblée: les députés PS y ont entonné La Marseillaise -fait inédit depuis 1947- et réclamé la démission de M. Accoyer. Ils ont ensuite quitté l’hémicycle pour protester contre un „bâillonnement“ de l’opposition. Monté à la hâte par la gauche, un clip vidéo diffusé en ligne résume la tumultueuse séance de la nuit. Le clip s’en prend en particulier à M. Accoyer, „président du passage en force, président partisan qui s’entête dans la négation de la démocratie“. Pour „sortir de cette crise“, M. Ayrault a demandé que „les négociations s’engagent sur la base des propositions“ faites la veille au soir et refusées par la majorité: „que chaque président de groupe puisse lever la contrainte du +temps global+ à quatre reprises chaque année“, ce qui revient à „exercer un droit d’alerte sur quatre textes maximum“. Exigeant une réponse positive, les députés PS ont mis à exécution leur intention de boycotter la séance télévisée des questions d’actualité au gouvernement. Celle-ci a commencé sans eux, mercredi à 15H00. Une première. En outre, le groupe PS a décidé mercredi que les deux vice-présidents PS de l’Assemblée ne présideraient désormais les séances. Mais les socialistes continueron „de mener bataille“ sur les textes à venir. M. Accoyer s’est défendu des accusations de partialité: „je vous défie de trouver une preuve de cette affirmation“, a-t-il lancé devant la presse. Il a tenté de calmer les esprits en promettant des concessions à l’opposition sur la programmation des débats. Dans le cadre de la modification du règlement de l’Assemblée, qui suivra le texte actuellement en discussion, „je propose qu’un président de groupe puisse demander un temps“ de débat „pouvant dépasser des dizaines d’heures“. Les députés PS Manuel Valls et Arnaud Montebourg ont réitéré leurs critiques contre un président de l’Assemblée „partisan“. M. Montebourg a jugé que „le pouvoir a pris la responsabilité d’ouvrir“ une „crise politique“. Face à ces mises en cause, François Fillon a „apporté son soutien“ à M. Accoyer après l’avoir reçu à Matignon et deux ministres, Roger Karoutchi (Parlement) puis Luc Chatel (port-parole), s’en s’ont pris à „l’obstruction“ menée par la gauche. Le député UMP Jean-Pierre Grand (villepiniste) a vu dans ces incidents, survenus six mois jour pour jour après le vote de la réforme constitutionnelle à Versailles, l’illustration que „nous sommes entrés dans une gouvernance autoritaire“.
Les parlementaires PS ont par ailleurs lancé une „pétition“ pour „la défense des droits du Parlement“ sur internet.