France: Journée d’action: des manifestants déjà dans la rue, forte mobilisation attendue

Jetzt weiterlesen! !

Für 0,59 € können Sie diesen Artikel erwerben.

Sie sind bereits Kunde?

La deuxième journée de mobilisation, pour arracher de nouvelles mesures au gouvernement en faveur des salariés, a démarré jeudi matin avec des premières manifestations en province qui ont rassemblé autant sinon plus de personnes que le 29 janvier.

Selon les syndicats, le défilé à Marseille a réuni plus que les 300.000 personnes du 29. Au Havre, le cortège a rassemblé entre 12.000 personnes selon la police et 35.000 selon les syndicats (plus aussi que le 29).
 A Lyon, selon la police, on en a compté „au moins autant“, soit entre 25.000 et 30.000. A Clairoix (Oise), symbole de la colère des salariés qui s’ajoute à l’inquiétude face à la crise, un millier d’employés de l’usine de pneumatiques Continental, dont la fermeture est annoncée, sont allés gonfler les rangs des manifestants à Compiègne, deux fois plus nombreux que le 29 janvier (10.000 personnes).
Entre 34.000 (police) et 60.000 personnes (organisateurs) défilaient à Grenoble, touchée par les restructurations chez Caterpillar, et de 25 à 30.000 manifestants à Tarbes. 213 manifestations sont prévues en tout en France à l’appel des huit syndicats (CGT, CFDT, FO, CFE-CGC, CFTC, Solidaires, FSU, Unsa), un peu plus que les 195 du 29 janvier qui avaient réuni de 1,08 million (police) à 2,5 millions de personnes (syndicats).
 Le principal cortège, dirigeants syndicaux en tête, devait partir à 14H00 de la place de la République à Paris. Les perturbations jeudi dans les transports étaient globalement limitées, en partie grâce au service minimum. A la SNCF, 60% des TGV, 45% des TER, et 40% des transiliens étaient assurés. En région parisienne, les transports en commun circulaient légèrement mieux que le 29 janvier. Ils étaient très affectés à Bordeaux, Reims, Strasbourg et Nice, mais normaux à Marseille. „On ne se contente pas de protester, on fait des propositions concrètes“, a lancé jeudi François Chérèque, secrétaire général de la CFDT. Les syndicats réclament une relance économique par la consommation, la fin des suppressions de postes dans la Fonction publique, et de revenir sur certaines réformes, comme la remise en cause des 35 heures ou le bouclier fiscal, confirmé jeudi à l’Assemblée.
Le Premier ministre François Fillon, qui doit s’exprimer au 20H00 de TF1, a prévenu qu’il n’y aurait aucune „enveloppe supplémentaire“ après les mesures adoptées lors du sommet social en février. „Le gouvernement devra accepter de rediscuter“, a rétorqué jeudi Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT. Depuis le 29 janvier, la tension sociale s’est accrue au rythme des suppressions d’emplois et des mauvais chiffres du chômage, conduisant à des actions radicales de salariés comme chez Sony. Mercredi encore, des mauvaises nouvelles sont tombées: plan social amplifié à l’usine Goodyear d’Amiens-Nord, mise en liquidation prévue du groupe français Rencast (850 salariés).
La mobilisation devrait aussi être importante dans les milieux enseignant.
De nombreux appels à des arrêts de travail ont été lancés dans le privé, comme chez Total, Saint-Gobain, Auchan, Carrefour, dans les secteurs de la banque, de la chimie, de la métallurgie ou encore dans la presse.
Le patronat, qui a fustigé la „démagogie“ des syndicats, devrait être dans le collimateur des manifestants. La présidente du Medef Laurence Parisot s’est défendue jeudi, demandant d'“arrêter de désigner“ les chefs d’entreprise comme des „bouc-émissaires“. Une grande majorité de Français (78%) soutiennent la mobilisation syndicale, selon un sondage Ifop publié mardi.