France: Fillon ferme contre les violences de salariés et les abus de patrons

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François Fillon a haussé le ton mercredi contre la radicalisation de certains mouvements sociaux, promettant des poursuites judiciaires contre les auteurs de violences et mettant en garde les patrons qui \"attisent\" par leur comportement la colère des salariés.


 Le saccage de la sous-préfecture de Compiègne (Oise) par les ouvriers de Continental à Clairoix pour protester contre une décision de justice, n’est pas „acceptable“, a affirmé le Premier ministre sur France Inter. Même s’il a assuré comprendre le désarroi des salariés qui ont de fortes chances de se retrouver au chômage et devenus emblématiques des conséquences sociales de la crise, il a critiqué une „petite minorité“ d’entre eux qui devront répondre de leurs actes devant la justice. Mais les patrons aussi en ont pris pour leur grade, notamment ceux qui s’octroient en ces périodes de vaches maigres des rémunérations exceptionnelles. Il a mis en garde contre des cas „choquants“ qui peuvent „attiser la violence“ et conduire à „des comportements qui sont dangereux pour l’économie française toute entière“.
Et le chef du gouvernement de demander au tout nouveau comité d’éthique du Medef, mis en place sous la pression de l’exécutif, de se saisir des abus les plus flagrants. M. Fillon était notamment interrogé sur le cas de l’ex-patron de la banque franco-belge Dexia, Axel Miller, qui a reçu une indemnité de départ de 825.000 euros, malgré son engagement à ne rien percevoir après sa démission.
 Autre situation critiquable pour M. Fillon: les retraites-chapeau que s’octroient certains patrons. Il a ainsi promis „une fiscalité extrêmement importante“ qui pourrait être votée „à l’occasion de la prochaine discussion budgétaire“. Il a également fustigé l’équipementier automobile américain Molex dont „la direction n’aurait pas communiqué aux salariés des informations importantes, notamment sur le déménagement d’une activité“ à l’origine de la fermeture du site de Villemur-sur-Tarn (Haute-Garonne) prévue cette année et qui pourrait s’apparenter à „un délit d’entrave“.
 Plus globalement, il a dressé un tableau assez sombre de l’économie pour cette année, estimant „probable“ une baisse de 2,5% du PIB, du jamais vu depuis l’après-guerre, et tablant sur une „reprise lente et fragile“ l’an prochain. Pour aider les jeunes durement frappés par la crise, M. Fillon envisage un pré-recrutement par les entreprises avec l’aide de l’Etat sans attendre le redémarrage de l’activité.
 Tout en restant sur la même ligne de maîtrise du déficit public qui va exploser à cause de la crise, le Premier ministre s’est cependant engagé à ne pas augmenter les impôts au moment de la reprise, préférant poursuivre la „diminution de la dépense publique“. Par ailleurs, alors que la grève se poursuit dans certaines universités et que les cours reprennent progressivement dans d’autres, François Fillon a indiqué que „dans certains cas, les examens ne pourront pas se tenir à la date prévue“ et seront „retardés de quelques mois“, après des „cours de rattrapage“. Sur le terrain politique, il n’a pas voulu répondre aux rumeurs persistantes de remaniement de son gouvernement, reprenant son credo d’un besoin de „stabilité“.
Maintes fois, le Premier ministre a dit son souhait de durer lui-même un quinquennat. Au passage, il a taclé son prédécesseur Dominique de Villepin, bête noire des sarkozystes, qui n’a „pas une grande expérience du dialogue social“ et n’a pas eu „une attitude responsable“ en évoquant „un risque révolutionnaire“ en France.