Euthanasie: la Cour européenne rejette les requêtes italiennes

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La Cour européenne des droits de l'Homme a jugé irrecevables lundi les huit plaintes déposées contre la décision de la justice italienne d'autoriser l'arrêt de l'alimentation artificielle d'une jeune femme tétraplégique et dans le coma depuis 16 ans.

 La Cour européenne a considéré que les plaignants n’avaient aucun lien avec la jeune femme et qu’ils ne pouvaient donc pas se considérer comme „victimes directes des violations alléguées“. Les plaignants étaient six malades italiens représentés par leurs tuteurs, et six associations de parents et amis de personnes lourdement handicapées, de médecins, psychologues et avocats. Invoquant de possibles violations du droit à la vie et de l’interdiction des traitements inhumains et dégradants, ils craignaient que la décision de la cour d’appel de Milan dans l’affaire d’Eluana Englaro, 37 ans, aient des effets négatifs pour eux.
Les juges rappellent qu’un requérant ne peut s’estimer victime d’une loi que si elle a été appliquée à son détriment. Les requérants ne peuvent se considérer ni comme des victimes directes ni comme „victimes potentielles“, car la décision judiciaire s’applique au seul cas d’Eluana Englaro, en accord avec la volonté de son père et tuteur et de ses médecins.
Si les autorités judiciaires devaient se prononcer sur le maintien du traitement de ces six requérants, elles devraient prendre en compte la volonté des malades exprimée par leurs tuteurs et l’avis des médecins spécialisés, souligne la Cour.
La décision de la cour d’appel de Milan ne peut pas non plus avoir d’impact sur les activités des associations requérantes que rien n’empêche de continuer à oeuvrer selon leurs objectifs, estiment en outre les juges de Strasbourg. Le dernier obstacle juridique à l’arrêt de l’alimentation artificielle d’Eluana Englaro, souhaité par son père et ses médecins mais dénoncé par le Vatican, avait été levé le 13 novembre par la Cour de cassation. Cependant, le gouvernement italien a adressé la semaine dernière une directive aux collectivités locales afin qu’elles interdisent aux hôpitaux publics de procéder à l’arrêt de l’alimentation artificielle de la jeune femme, affirmant que tout hôpital qui procéderait à cet arrêt irait „contre la loi“.