Eurostar ouvre une enquête, des milliers de passagers dans l’expectative

L’enquête, ouverte „immédiatement“, a été confiée à un tandem d’experts indépendants. Alors que la pression monte sur Eurostar, le secrétaire d’Etat français aux Transports, Dominique Bussereau, a de son côté annoncé depuis Pékin le lancement d’une enquête sur l’interruption, „pas admissible“ selon lui, du trafic des Eurostar entre Paris, Bruxelles et Londres depuis vendredi. La compagnie ferroviaire a indiqué qu’elle „regrettait“ sincèrement d’avoir dû annuler lundi le trafic Eurostar entre Londres et le continent, pour la troisième journée. A l’issue de nouveaux tests techniques menés lundi, Eurostar espérait pouvoir se prononcer d’ici lundi 18h00 GMT sur une éventuelle reprise du trafic, attendue par des dizaines de milliers de passagers coincés de part et d’autre de la Manche. Mais „en l’état actuel des choses, on n’a aucune garantie quant à une reprise du trafic mardi“, a toutefois prévenu une porte-parole d’Eurostar jointe lundi matin par l’AFP. Lundi matin, la société conseillait à ses quelque 80.000 clients affectés par la suspension du trafic, de reporter leur voyage à une date ultérieure si possible. Et les réservations Eurostar ont été fermées jusqu’à nouvel ordre, pour écluser le très important retard accumulé depuis trois jours. Au terminal Eurostar de la gare londonienne de St-Pancras, de nombreux Français échoués à Londres voulaient garder espoir. „Samedi, ils ont fait partir un train et hier 500 personnes sont parties dans des bus affrêtés par Eurostar. On espère que ça va reprendre même s’ils disent qu’il n’y a rien aujourd’hui“, a déclaré à l’AFP Catherine, parisienne venue rendre visite quelques jours à sa fille. „C’est une honte, on nous donne 36.000 fausses informations pour faire évacuer les gens de la gare. A chaque fois que l’on parle à quelqu’un d’Eurostar, on nous dit quelque chose de différent“, a-t-elle ajouté. La confusion règnait parmi des passagers qui tentent d’obtenir des informations auprès de nombreux attachés de clientèle d’Eurostar et de la gare de St Pancras. Parmi les solutions alternatives, certains ont tenté de se replier sur l’avion, mais il était très difficile de trouver encore une place lundi matin. La compagnie aérienne British Airways a indiqué à l’AFP avoir augmenté fortement ses capacités ce lundi, pour faire face à la demande générée par la suspension du trafic d’Eurostar. La compagnie, qui utilise normalement des A319 et A320 pour ses liaisons entre Londres et Paris, les a remplacés par des A321 (qui peuvent transporter 180 passagers) et a de plus rajouté un Boeing 747 (plus de 340 passagers). La compagnie Flybe a également augmenté ses capacités. Elle a indiqué ce lundi avoir mis en place des appareils plus grands pour les quatre prochains jours, sur les lignes Birmingham-Paris et Southampton-Paris. Autres pistes: le ferry ou les navettes Eurotunnel. La compagnie de ferry P and O a mis en place des navettes de bus entre Londres et ses ports du sud de l’Angleterre, et les grandes compagnies de ferries ont été prises d’assaut lundi. Les files de centaines de camions qui avait dû stationner le long de l’autoroute M20 à l’approche du Tunnel sous la Manche, ont été résorbées après le retour à la normale du trafic des navettes, dans la nuit de dimanche à lundi. Mais lundi en fin de matinée, Eurotunnel signalait des retards importants à l’embarquement, d’environ 1h30.