ETA: les responsables de la logistique militaire seraient tombés

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Le gouvernement socialiste espagnol a fait part mercredi de sa satisfaction après la détention en France de trois membres présumés de l'organisation séparatiste basque armée ETA, et a déclaré que ces hommes seraient responsables de la logistique militaire du groupe.

Depuis son lieu de vacances, sur l’île de Lanzarote, dans les Canaries, le chef du gouvernement, José Luis Rodriguez Zapatero, a fait part de sa „satisfaction (…) après l’arrestation de trois dangereux étarras“. Trois membres présumés de l’organisation armée basque ETA ont été arrêtés mercredi à l’aube dans la station de ski du Corbier Villarembert, dans les Alpes françaises. Le ministre de l’Intérieur, Alfredo Perez Rubalcaba, a déclaré que ces trois membres présumés de l’organisation, considérée terroriste par l’Union européenne, „seraient les responsables de la logistique de l’appareil militaire“ de l’ETA.

Ils seraient „responsables de fournir des armes, munitions et explosifs aux commandos“, a déclaré M. Rubalcaba, lors d’une conférence de presse. Il a ajouté que grâce à cette arrestation, une partie des infrastructures de l’organisation pourrait être découverte sous peu. „Etant donné qu’il s’agit de la logistique de l’appareil militaire, il est raisonnable de penser que nous puissions découvrir une partie“ du matériel de l’ETA, a-t-il dit. Les trois hommes arrêtés sont d’Aitzol Etxaburu, Alberto Machain et Andoni Sarasola, a déclaré M. Rubalcaba, qui a précisé que la perquisition de l’appartement était toujours en cours. Aitzol Etxaburu serait le chef du groupe.

Les trois hommes étaient armés, et le ministre a ajouté que 42 détonateurs ont été découverts dans l’appartement, ainsi qu’une vingtaine de petits récipients de cuisine en plastique, remplis d’explosifs. Du matériel informatique a aussi été saisi. M. Rubalcaba a également déclaré qu’une cache contenant une centaine de kilos d’explosifs avait été découverte mercredi en tout début d’après-midi, la reliant à l’arrestation des trois membres présumés mercredi. La photo d’Alberto Machain avait été diffusée par le ministère espagnol de l’Intérieur fin juillet, après un attentat de l’ETA sur l’île de Majorque, dans les Baléares, qui avait coûté la vie à deux gardes civils le 30 juillet. L’ETA, qui a subi plusieurs revers importants ces derniers mois, a connu un regain d’activité ces dernières semaines.

Outre l’attentat mortel du 30 juillet, une voiture piégée a explosé le 29 juillet devant une caserne à Burgos, faisant une soixantaine de blessés légers, et quatre petites bombes ont explosé dans différents endroits touristiques de Palma de Majorque le 9 août sans faire de victimes. M. Rubalcaba n’était pas en mesure de dire si les trois interpellés étaient reliés à ces attentats. L’ETA est tenue pour responsable de 828 morts en 41 ans d’attentats visant à contraindre le gouvernement espagnol à reconnaître le droit à l’autodétermination du Pays Basque. Depuis son retour aux armes en 2007 après une trêve stérile, beaucoup de ses commandos ont été démantelés. Quatre de ses chefs ont été arrêtés en quelques mois et la pression policière née de la collaboration franco-espagnole a débouché sur de nombreuses arrestations.