/ Espagne: référendum local controversé sur l'autodétermination catalane
De longues files d’attente s’étendaient dans l’après-midi devant le local accueillant ce scrutin à forte valeur symbolique, organisé par une plate-forme citoyenne indépendantiste, malgré une interdiction judiciaire. Les quelque 6.000 habitants de plus de 16 ans de cette petite ville ont été invités à répondre à partir de 09H00 (07H00 GMT) à la question suivante: „Etes-vous favorables à ce que la Catalogne soit un Etat souverain, social et démocratique intégré dans l’Union européenne?“. Parmi eux, le maire indépendantiste de cette ville située à 50 km au nord-est de Barcelone, Carlos Mora, qui a voté dans à la mi-journée. „L’affluence est massive, bien plus importante que ce qui était prévu, nous attendons une participation élevée“, a déclaré à l’AFP un des organisateurs du scrutin dont le résultat était attendu dans la soirée. Le référendum a été soutenu dimanche par des centaines de militants indépendantistes venus de localités voisines, bien que n’ayant pas le droit de voter.
Le président du FC Barcelone, Joan Laporta, a lui-même déclaré vendredi à l’occasion de la fête nationale catalane qu’il voterait „oui“ s’il le pouvait à ce référendum.
Le scrutin avait lieu dans un local privé, après l’interdiction par un juge de Barcelone de l’organiser dans une salle municipale avec l’aval de la municipalité, comme c’était prévu au départ. Le magistrat a jugé ce référendum illégal, s’appuyant sur l’article 92 de la Constitution espagnole qui stipule que seul le roi, sur proposition de loi du gouvernement préalablement avalisée par le Parlement, peut convoquer un référendum de cette nature, les municipalités étant autorisées à organiser des consultations populaires sur des sujets exclusivement locaux. A la mi-journée, une soixantaine de militants du parti d’extrême droite de la Phalange espagnole, arrivés en autocars escortés par des policiers, se sont mêlés à l’événement. Ils ont manifesté pendant plus d’une heure en reprenant des slogans comme „La Catalogne, c’est l’Espagne“, avant de repartir sous des huées et des jets de pierre des indépendantistes. Les autorités, redoutant des troubles, avaient déployé 400 policiers supplémentaires.
Ce référendum avait lieu alors que la prospère région de Catalogne est suspendue à un arrêt attendu du Tribunal constitutionnel sur la conformité du statut d’autonomie élargie, adopté dans la douleur en 2006. Le quotidien El Pais a assuré que la majorité des juges de cette haute cour penchait pour déclarer non conformes à la Constitution des aspects ultra-sensibles de ce statut, tels que la définition dans son préambule de la Catalogne comme „nation“ et l’obligation faite à ses habitants de savoir le catalan.
La plupart des partis catalans, nationalistes et indépendantistes en tête, ont déjà annoncé qu’ils considéreraient comme un casus belli de telles décisions de la cour.
Cela plongerait dans l’embarras le gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero, à l’origine de la refonte du statut catalan et qui a besoin du soutien des partis catalans au Parlement à Madrid. L’arrêt du Tribunal constitutionnel, plusieurs fois repoussé en raison de désaccords entre ses juges, est attendu pendant l’automne.
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