Espagne: important coup contre l’ETA avec le démantèlement d’un commando

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La garde civile espagnole a réalisé mardi la plus importante opération contre l'ETA depuis le coup de filet en France contre la direction du groupe armé, démantelant le commando \"Biscaye\", considéré comme le plus actif depuis la fin de la trêve.

Ces huit interpellations, notamment celle d’un membre très recherché de l’organisation clandestine, Arkaitz Goikoetxea Basabe, „prive l’ETA de l’un de ses principaux instruments“, a estimé pour l’AFP le spécialiste Florencio Dominguez.
Le coup de filet s’est principalement déroulé à Bilbao, capitale économique du Pays Basque (nord), où Goikoetxea a été arrêté dans un appartement, et dans sa région, la Biscaye, selon les médias. Le ministère de l’Intérieur ne pouvait dans la matinée confirmer le nombre ou l’indentité des interpellés, se contentant d’indiquer qu’une opération était en cours et qu’une conférence de presse serait donnée vers 11h00 GMT par le ministre de l’Intérieur, Alfredo Perez Rubalcaba. Sur les huit activistes interpellés, figurerait un seul membre fiché de l’ETA, Arkaitz Goikoetxea Basabe, 27 ans, tenu pour responsable d’un attentat à la voiture piégée à Durango en août 2007, avec un autre membre fiché Jurdan Martitegi, selon l’agence spécialisée Vasco Press. Ces deux „libérés“ –membres fichés de l’ETA vivant dans la clandestinité– auraient mis sur pied ce nouveau „commando Biscaye“, en s’aidant d’un réseau de „légaux“, à savoir des activistes non fichés, inconnus de la police et menant des vies en apparence normales. Jurdan Martitegi n’a pas été arrêté lors de l’opération et pourrait se trouver en fuite en France, selon M. Dominguez, rédacteur en chef de Vasco Press et auteur de plusieurs livres sur l’ETA. L’un des arrêtés était connu pour militer contre la construction de la ligne de trains à grande vitesse au Pays Basque, considérée comme un nouvel objectif de l’ETA.
Ce commando „Biscaye“ aurait réalisé 80% à 90% des actions de l’ETA, depuis la fin du cessez-le-feu du groupe armé, à l’été 2007, a estimé M. Dominguez. Ce groupe pourrait être responsable de cinq attentats à la voiture piégées commis ces 12 derniers mois en particulier celui qui a coûté la vie à un garde civil, contre la caserne de Legutiano en mai 2008. Il est aussi possible que ce groupe soit derrière la toute dernière action de l’ETA, l’explosion de quatre bombes de faible puissance près de plages en Cantabrie (nord).
Responsable de la mort de 823 personnes en 40 ans de violences pour l’indépendance d’un grand Pays Basque, l’ETA a rompu en juin 2007 un „cessez-le-feu permanent“ qu’il avait décrété 15 mois plus tôt. Le groupe armé avait ainsi mis fin officiellement à une tentative de dialogue engagée par le chef du gouvernement socialiste José Luis Rodriguez Zapatero pour une issue négociée au „conflit basque“. Mais avant cela, l’ETA avait perpétré en décembre 2006 un puissant attentat à la voiture piégée à l’aéroport de Madrid, tuant deux personnes pour montrer son insatisfaction sur les discussions, mettant fin de facto au „processus de paix“.
L’ETA, considérée comme organisation terroriste par l’Union européenne, a réalisé depuis juin 2007 plusieurs importants attentats, tuant quatre personnes, dont trois gardes civiles et un ex-élu local socialiste au Pays Basque. La police espagnole a parallèlement multiplié les opérations anti-ETA, visant en particulier l’entourage politique du groupe armé. En mai, un coup de filet franco-espagnol avait permis l’interpellation à Bordeaux, dans le sud-ouest de la France, d’une partie de la direction de l’organisation, dont le chef présumé „Thierry“.