Espagne: discrète commémoration des attentats du 11 mars 2004 à Madrid

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L'Espagne a commémoré mercredi, de manière particulièrement discrète, le cinquième anniversaire des attentats islamistes du 11 mars 2004 à Madrid, les plus sanglants jamais commis dans le pays, ce qui a suscité des critiques parmi les familles de victimes.

 Ni le chef de gouvernement José Luis Rodriguez Zapatero ni le roi Juan Carlos n’ont prévu de participer à des actes commémoratifs, réduits cette année à un service minimum avec minutes de silence au Congrès et au Sénat, dépôts de gerbe et concerts à Madrid. La présidente de la principale association de victimes de ces attentats qui ont fait 191 morts et plus de 1.800 blessés, Pilar Manjon critique ce quasi-silence des institutions. „Nous sommes passé au second plan (…) maintenant nous n’intéressons plus“, a déclaré au quotidien El Pais Mme Manjon, dont le fils est mort dans les attentats.
Elle critique notamment la faiblesse des aides financières pour ceux qui souffrent des séquelles des explosions et réclame la création d’une section spécialisée au parquet antiterroriste contre le „terrorisme jihadiste“. La justice espagnole avait condamné en octobre 2007 21 des 28 personnes accusées lors du procès fleuve qui s’était tenu entre février et juillet 2007 à Madrid, dont trois à des peines record de 40.000 ans de prison. En juillet 2008, le Tribunal suprême avait revu à la baisse ce jugement, acquittant quatre des 21 condamnés. La justice espagnole n’a jamais mis en évidence de lien matériel entre les attentats et la nébuleuse Al-Qaïda, se bornant à évoquer l’action de „cellules (…) de type jihadiste“. Le 11 mars 2004, vers 07h40, dix bombes avaient explosé dans quatre trains de banlieue bondés d’employés de bureau, d’ouvriers ou étudiants allant vers la gare madrilène d’Atocha, plongeant l’Espagne dans un état de choc. José Luis Rodriguez Zapatero avait été porté au pouvoir à la surprise générale, trois jours après ces attentats, les plus meurtriers commis au nom d’Al-Qaïda en Occident depuis ceux du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis.