Elections locales: les Kosovars aux urnes, participation sensible des Serbes

Elections locales: les Kosovars aux urnes, participation sensible des Serbes

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Les Kosovars ont voté dimanche aux élections locales, premier scrutin depuis la proclamation de l'indépendance du Kosovo de la Serbie, qui a été marqué par une participation sensible des Serbes des enclaves, soucieux d'affirmer leur présence face aux autorités de Pristina.

Accompagné de son épouse et de leur fils, le Premier ministre Hashim Thaci a voté dès le début de la matinée. „Pour les citoyens du Kosovo, cette journée est la plus importante après la proclamation de l’indépendance“, le 17 février 2008, a-t-il dit. „C’est une journée historique. Nous nous sommes tous sacrifiés pour y arriver. Nous confirmons aujourd’hui que ce pays mérite son indépendance et sa perspective européenne“.
Selon la Commission électorale centrale, la participation générale s’élevait à 45,36% à la fermeture des bureaux de vote à 19H00 (18H00 GMT). Environ 1,5 million d’électeurs étaient appelés à choisir leurs maires et leurs adjoints dans 36 communes, y compris Pristina, la capitale. Ces élections sont les premières organisées par les autorités kosovares. Les scrutins précédents au Kosovo étaient assurés, depuis 1999, date du départ des forces serbes, par l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe. Les Serbes paraissent avoir participé sensiblement au scrutin, en particulier dans les enclaves répartis sur l’ensemble du territoire. Selon la Commission électorale centrale, 23,62% des 18.000 habitants à Gracanica, le chef-lieu d’une importante enclave serbe proche de Pristina, ont voté et 30,51% dans l’enclave de Strpce (sud) ou vit également une minorité albanaise.
„Nous vivons ici et nous ne voyons pas d’autres solutions“, confiait à l’AFP Slobodan Joksimovic, un fermier serbe de 47 ans, pour expliquer sa décision de voter en dépit des appels au boycott lancés par Belgrade. „Nous avons écouté des contes de fées pendant une décennie. Il est temps pour nous de décider seuls de notre destin“, soulignait Dragan Ivanovic, un technicien de 25 ans. Plusieurs porte-parole influents des Serbes des enclaves, quelque 80.000 personnes, ont appelé à voter pour faire en sorte que les Serbes, une petite minorité face à une population presque exclusivement albanaise au Kosovo, puissent se faire entendre des autorités de Pristina. Selon la Commission électorale, 22 des 74 partis politiques, coalitions et candidats individuels enregistrés pour les élections sont serbes. La situation était très différente dans le nord du Kosovo, où l’appel au boycott des autorités de Belgrade a été massivement suivi. Il est vrai que la région est limitrophe de la Serbie et que les Serbes, quelque 40.000 personnes, y sont largement majoritaires. Le taux de participation dans trois localités du nord du Kosovo comprenant une majorité de Serbes était d’ailleurs infime à 12H (11H00 GMT), s’échelonnant entre 0,20% et 2,42% des inscrits, selon la commission électorale. Belgrade considère le Kosovo comme sa province méridionale et conteste la proclamation d’indépendance par les autorités de Pristina devant la Cour internationale de justice (CIJ). Le plan de l’ancien envoyé spécial de l’ONU Martti Ahtisaari, élaboré en 2007 et qui a aidé à mettre en place l’indépendance du Kosovo, prévoit pour les Serbes une grande autonomie en matière de gestion municipale dans les domaines de la santé, de l’éducation, des finances et même pour certaines questions de sécurité.
D’importantes mesures de sécurité ont été déployées pour ce scrutin.