Les six émissaires nord-coréens doivent rencontrer dimanche matin le président sud-coréen, a déclaré à l’AFP une porte-parole du ministère de l’Unification, Lee Jong-Joo. Citant un responsable gouvernemental non identifié, l’agence sud-coréenne Yonhap a indiqué que les membres de la délégation étaient „porteurs d’un message de Kim Jong-Il“, le numéro un nord-coréen, et qu’ils avaient demandé à rencontrer le président Lee.
Les six hauts responsables étaient initialement venus uniquement pour rendre hommage au président Kim Dae-jung, et devaient repartir samedi, selon Yonhap. Les relations entre les deux voisins, toujours officiellement en état de guerre depuis le sanglant conflit de 1950-53, se sont détériorées depuis l’arrivée au pouvoir en février 2008 du président sud-coréen Lee Myung-bak, un conservateur partisan d’une ligne intransigeante à l’égard de Pyongyang.
Elles sont particulièrement tendues depuis que la Corée du Nord a procédé à son deuxième essai nucléaire le 25 mai, condamné par l’ONU, et annoncé n’être plus liée par l’armistice de 1953 ayant mis fin à la guerre de Corée. „Ayant rencontré de nombreux Sud-Coréens ici, j’en suis venu à croire que les relations inter-coréennes devaient être améliorées le plus tôt possible“, a déclaré Kim Yang-gon, responsable nord-coréen chargé des relations bilatérales. „Nous n’avons eu que peu d’occasions de discuter (…) J’espère que ces premières discussions officielles à haut niveau sous le mandat de Lee Myung-bak nous donneront l’occasion d’avoir des échanges francs“, a-t-il ajouté au cours d’un entretien avec Hyun In-taek, ministre sud-coréen de l’Unification.
La rencontre de samedi était la première entre les deux pays depuis la prise de fonctions du gouvernement du président Lee, envers lequel Pyongyang a fait preuve d’une nette hostilité. La délégation de six hauts responsables nord-coréens était arrivée vendredi à Séoul pour rendre un hommage – sans précédent de la part de Pyongyang – à l’ancien président sud-coréen et prix Nobel de la paix Kim Dae-jung, mort mardi à l’âge de 85 ans.
Artisan d’une politique d’ouverture à l’égard du Nord, l’ex-président (1998-2003) fut le premier chef d’Etat du Sud à se rendre à Pyongyang où il signa, le 15 juin 2000 avec Kim Jong-il, une déclaration commune marquant le réchauffement des relations. Sa politique lui a valu en 2000 le prix Nobel de la paix. La délégation nord-coréenne a également plaidé en faveur d’une reprise des discussions inter-coréennes et des échanges économiques, a déclaré Chung Dong-young, ancien ministre de l’Unification. „Les temps ont changé. L’héritage de la Guerre froide doit être enterré. Je suis prêt à toute rencontre pour des discussions franches quel que soit l’interlocuteur“, a déclaré l’émissaire en chef nord-coréen Kim Ki-nam, secrétaire du Parti des Travailleurs et proche de Kim Jong-il, cité par M. Chung.
Signe d’une certaine détente, le régime nord-coréen a reçu au début du mois l’ancien président américain Bill Clinton qui s’est entretenu avec Kim Jong-il et a obtenu la libération de deux journalistes américaines, condamnées pour entrée illégale sur le territoire de l’Etat communiste. Pyongyang a également promis la semaine dernière de lever les restrictions pour les passages transfrontaliers avec le Sud et d’autoriser la reprise des voyages touristiques vers le Nord.
Sie müssen angemeldet sein um kommentieren zu können