/ Décès de l'ancien président chypriote Tassos Papadopoulos
M. Papadopoulos, qui incarnait l’aile dure du nationalisme chypriote-grec, est décédé à l’age de 74 ans dans le service des soins intensifs de l’hôpital général de Nicosie où il avait été admis, a annoncé l’établissement. Il y avait été hospitalisé le 22 novembre en raison de problèmes respiratoires aigus. Le 1er décembre, le chef de ce service, Theodoros Kyprianou, avait annoncé qu’il souffrait d’un cancer des poumons, ajoutant que l’ancien président, gros fumeur, faisait „face à ses problèmes de santé avec calme et courage“. Son état de santé, qui s’était détérioré mardi, a empiré dans la matinée de vendredi, selon les médecins.
Tassos Papadopoulos, élu en février 2003 et candidat à un second mandat, avait été battu dès le premier tour de l’élection présidentielle de février dernier, remportée par le communiste Demetris Christofias. Depuis Bruxelles où il participe au sommet européen, M. Christofias a rendu hommage à son prédécesseur, qui a „dédié sa vie à la lutte du peuple chypriote pour la liberté“ et „joué un rôle majeur pour la cause de la République“. En avril 2004, M. Papadopoulos était apparu en pleurs devant les caméras de télévision pour exhorter ses compatriotes à refuser un plan de réunification de Chypre défendu par le secrétaire général de l’ONU d’alors, Kofi Annan. Dès l’annonce de sa mort, la télévision publique a rediffusé des extraits de cette intervention.
Peu après, les Chypriotes-grecs avaient massivement rejeté par référendum ce projet pourtant accepté par les Chypriotes-turcs, entérinant le statu quo sur une île divisée depuis l’invasion turque de sa partie nord en 1974. En mai 2004, l’île avait rejoint divisée l’Union européenne. Aujourd’hui, les dirigeants chypriotes grec et turc tentent d’accélérer le rythme des négociations en vue de la réunification de leur île, qui patinent malgré l’enthousiasme affiché lors de leur lancement en septembre. M. Christofias et le dirigeant de la République turque de Chypre nord (RTCN, autoproclamée), Mehmet Ali Talat, se retrouvent régulièrement sur le site de l’ancien aéroport de Nicosie, dans la zone tampon sous contrôle de l’ONU, qui sépare les deux parties de l’île. Malgré les difficultés, l’hypothèse d’une réunification semble faire son chemin dans l’opinion chypriote-grecque, longtemps dominée par le courant nationaliste. Selon un récent sondage paru dans le journal Phileleftheros, 57% pensent qu’une solution peut être trouvée dans les deux prochaines années, ou quand la Turquie rejoindra l’Union européenne. Le leader de la communauté turque a cependant rappelé en novembre que des résistances existaient encore chez ses interlocuteurs. Les Chypriotes-grecs devraient arrêter de vouloir plaire à l’Eglise et aux „nationalistes extrémistes“ s’ils souhaitent progresser dans les négociations de paix en vue de la réunification de l’île, a averti M. Talat. Le parti Diko (centre-droit) de M. Papadopoulos demeure dans la coalition gouvernementale de M. Christofias. Et ce dernier doit également ménager l’Eglise orthodoxe, très influente auprès des Chypriotes-grecs et incontournable sur le plan politique.
Le chef de l’Eglise, l’archevêque Chrysostomos II, s’était opposé, alors qu’il n’était qu’évêque en 2004, au plan de réunification, et il met aujourd’hui régulièrement en garde contre les concessions que M. Christofias pourrait faire aux Chypriotes turcs.
Tassos Papadopoulos, le champion du nationalisme chypriote-grec L’ancien président chypriote Tassos Papadopoulos, décédé vendredi à 74 ans, a incarné la frange dure du nationalisme chypriote-grec pendant un demi-siècle, tout au long d’une vie politique étroitement liée à l’histoire de la jeune République méditerranéenne. Né en janvier 1934 à Nicosie, ce fumeur invétéré est mort des suites d’un cancer du poumon après avoir été hospitalisé le 22 novembre dans la capitale chypriote en raison de graves problèmes respiratoires, moins d’un an après avoir échoué dans sa quête d’un second mandat présidentiel. Elu cinquième président de Chypre en 2003, Tassos Papadopoulos, tour à tour présenté comme champion de l’hellénisme ou adversaire buté de l’influence turque sur l’île, a accompagné l’entrée de son pays dans l’Union européenne en 2004, puis l’adoption de l’euro, au 1er janvier 2008. Mais son nom restera associé au rejet par les Chypriotes-grecs, lors d’un référendum en 2004, du plan de réunification de l’île, pourtant accepté par les Chypriotes-turcs. Avocat formé à Londres, Papadopoulos était apparu en pleurs devant les caméras de télévision pour exhorter ses compatriotes à refuser le plan porté par le secrétaire général de l’ONU d’alors, Kofi Annan. Peu après, les Chypriotes-grecs avaient massivement rejeté ce projet, entérinant le statu quo sur une île divisée depuis l’invasion turque de sa partie nord en 1974. Près d’un demi-siècle après avoir décroché son premier portefeuille ministériel, il s’était servi de cette image de „dur“ insensible aux pressions extérieures pour partir à la conquête d’un second mandat. Mais c’est un champion de l’ouverture vers la communauté chypriote-turque, le communiste Demetris Christofias, qui s’était fait élire à la présidence en février, M. Papadopoulos ne passant même pas le premier tour. Des questions sur sa santé s’étaient posées au cours de sa campagne, après qu’il eut annulé des réunions en raison d’une „grippe“, selon son entourage. Chef du secteur de Nicosie lors de la lutte pour l’indépendance contre l’empire colonial britannique, au sein de l’Organisation nationale des combattants chypriotes (Eoka), il fut en tant que juriste l’un des quatre représentants chypriotes-grecs dans le comité de rédaction de la Constitution. Plus jeune ministre, à 26 ans, de l’histoire moderne de Chypre, dès 1959, il a assumé plusieurs portefeuilles jusqu’en 1970 avant d’être élu député de 1970 à 2003, année où il avait conquis de justesse la présidence face à un autre vétéran de la politique chypriote, Glafcos Clerides. Sa campagne avait été assombrie par des informations de presse sur des liens entre son cabinet d’avocat et le régime yougoslave de Slobodan Milosevic, pourtant sous le coup de sanctions internationales. Pendant la guerre en Irak, il avait autorisé les survols de l’île et offert une assistance au sol à l’aviation américaine. Papadopoulos, marié à une héritière de l’empire industriel chypriote Leventis, avait assumé les fonctions de négociateur en chef avec les Chypriotes-turcs, de 1976 à 1978. Sur la question de la réunification, il avait rencontré en tête à tête le dirigeant de Chypre nord, Mehmet Ali Talat, en 2006 et 2007. Mais le dialogue était resté dans l’impasse. Depuis, MM Christofias et Talat ont officiellement lancé des négociations de paix. M. Papadopoulos était le père de quatre enfants, dont Nicolas, élu député en 2006. |
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