Clotilde Reiss a passé sa première nuit à l’ambassade française à Téhéran

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La jeune française Clotilde Reiss, détenue depuis début juillet en Iran pour s'être mêlée à des manifestations post-électorales, a passé sa première nuit à l'ambassade de France après sa libération conditionnelle dimanche soir.

La France a accepté de payer une caution et que la jeune universitaire de 24 ans soit „hébergée“ à l’ambassade de France à Téhéran, le temps que la justice iranienne se prononce sur les accusations qui pèsent contre elle. Cette jeune lectrice de français à l’université d’Ispahan, dans le centre de l’Iran, est accusée d’avoir pris part à des manifestations qui ont suivi le scrutin présidentiel contesté du 12 juin. Elle est aussi accusée d’avoir rassemblé des informations et „encouragé les émeutiers“, selon la justice iranienne. Mais les autorités françaises ont toujours affirmé qu’elle était innocente et qu’aucune charge ne pouvait être retenue contre elle.

Paris a reconnu avoir demandé l’aide de pays pouvant avoir une „influence“ sur l’Iran pour parvenir à cette remise en liberté, et mentionné en particulier la Syrie, principal allié de Téhéran dans le monde arabe. Damas avait déjà été tout particulièrement remercié après la remise en liberté mardi de Nazak Afshar, une employée franco-iranienne de l’ambassade de France, également pour sa participation à des manifestations. Cette dernière avait dû elle aussi donner une garantie financière pour recouvrer la liberté, en gageant son appartement de Téhéran. La Syrie pourrait encore apporter son aide afin d’assurer la libération définitive de Clotilde Reiss. Le président syrien Bachar Al Assad est attendu cette semaine à Téhéran pour une visite d’Etat, selon les agences iraniennes. La réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad a été suivie de manifestations massives et parfois violentes, ses adversaires dénonçant une fraude à grande échelle. Les autorités iraniennes ont accusé les pays occidentaux d’avoir fomenté ces troubles.

Clotilde Reiss avait comparu le 8 août devant un tribunal de Téhéran. Elle y avait reconnu, outre la participation à des défilés, avoir rédigé un rapport pour un institut de recherche dépendant du service culturel de l’ambassade de France, selon l’agence de presse officielle iranienne Irna. Des aveux „sollicités“, selon ses proches et le gouvernement français. En fait de „rapport“, elle aurait simplement décrit dans un mail les manifestations se déroulant à Ispahan. La jeune femme avait été arrêtée à l’aéroport de Téhéran le 1er juillet, alors qu’elle s’apprêtait à rentrer à Paris. Elle était, depuis lors, détenue à la prison d’Evine, à Téhéran. Clotilde Reiss „demeure sous contrôle judiciaire“, a dit dimanche soir le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner. Le président français Nicolas Sarkozy a de nouveau réclamé dimanche „qu’il soit mis fin au plus vite aux procédures judiciaires à l’encontre de Clotilde Reiss“.

Le procureur de Téhéran Saïd Mortazavi, cité par l’agence Mehr, a indiqué lundi que la jeune femme, „après paiement de la caution fixée par le tribunal, a été libérée de prison“. Il n’a pas précisé le montant de cette caution, mais elle s’élèverait à „quelques centaines de milliers d’euros“, avait indiqué en fin de semaine le père de la jeune femme, Rémi Reiss. Contactée par l’AFP l’ambassade de France s’est refusée à tout commentaire sur sa situation.

„Elle est en bonne santé et garde un bon moral“, a affirmé la présidence française dimanche soir. „Je l’ai trouvée en bonne forme, elle était très heureuse“, a dit à l’AFP son père, qui a pu s’entretenir avec sa fille au téléphone peu après sa remise en liberté.