/ Clearstream: les soupçons qui pèsent sur Villepin, ses axes de défense
Après avoir dénoncé au premier jour du procès, entouré de sa famille, „l’acharnement“ de Nicolas Sarkozy, Dominique de Villepin, le seul des cinq prévenus à entrer dans la salle d’audience par une porte dérobée, est pour l’instant resté très discret au cours des débats. Toujours élégant, souriant et cordial avec la presse, l’ancien Premier ministre est assis à l’extrême gauche du banc des prévenus, près du faussaire présumé Imad Lahoud. Attentif aux débats, il ne cesse de prendre des notes et ne relève que rarement la tête. L’homme, peu visible des journalistes situés à une dizaine de mètres derrière lui, semble pourtant détendu et n’hésite pas à plaisanter avec les dessinateurs de presse postés à sa gauche. Mais pour lui, le grand jour approche: il sera soumis mercredi au feu roulant des questions du président Dominique Pauthe, du procureur et des avocats des parties civiles. M. de Villepin, renvoyé en correctionnelle pour complicité de dénonciation calomnieuse et d’usage de faux, ainsi que pour recel de vol et d’abus de confiance, „s’est délibérément engagé, aux côtés d’Imad Lahoud et Jean-Louis Gergorin, dans un processus frauduleux“, ont estimé les juges d’instruction Jean-Marie D’Huy et Henri Pons dans leur ordonnance de renvoi. Selon eux, ce serait „dans un contexte de rivalité politique avec Nicolas Sarkozy“ que l’ancien Premier ministre aurait „donné pour instruction“ à M. Gergorin de transmettre à la justice les fichiers dont il connaissait „l’origine frauduleuse et la fausseté“, le tout „en manifestant à plusieurs reprises son souci de ne pas apparaître“. Dominique de Villepin dément avoir donné instruction à M. Gergorin de saisir le juge Renaud van Ruymbeke, qualifiant cette accusation d'“absurde“. Une telle démarche était facilement „traçable“ et ne pouvait rester secrète, selon lui. Les juges ont notamment appuyé leur thèse sur les auditions de M. Gergorin, un ancien proche de M. de Villepin: l’ancien vice-président d’EADS affirme l’avoir rencontré à plusieurs reprises entre avril et juillet 2004 et reçu pour consigne de communiquer les listings à la justice. Contestant les rendez-vous que M. Gergorin affirme avoir eus avec lui, M. de Villepin assure de son côté ne pas l’avoir rencontré pour cette affaire depuis le 9 janvier 2004 et n’avoir pas accepté, „en dépit de son insistance, de document de sa main bien qu’il déclare“ lui avoir remis un CD-Rom. Les carnets du général Philippe Rondot, saisis au cours de l’enquête, ont également fourni de la matière aux enquêteurs en faisant par exemple état, dans un compte-rendu de la réunion du 9 janvier 2004 dans le bureau de M. de Villepin à laquelle participait M. Gergorin, d’une „fixation“ sur M. Sarkozy. Le parquet de Paris avait dans un premier temps considéré que les indices pouvant lier M. de Villepin à cette manipulation étaient insuffisants pour le renvoyer devant un tribunal. Il a finalement jugé que l’on pouvait reprocher à M. de Villepin de ne pas avoir empêché la poursuite des envois des fichiers à la justice, alors qu’il en connaissait le „caractère mensonger“ depuis juillet 2004. Cela en fait aux yeux du parquet un complice „par abstention“ de cette dénonciation calomnieuse présumée.
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