Chine/Xinjiang: tension et sécurité renforcée après l’attentat de lundi

Jetzt weiterlesen! !

Für 0,59 € können Sie diesen Artikel erwerben.

Sie sind bereits Kunde?

A trois jours des jeux Olympiques de Pékin, la sécurité a été renforcée dans un climat de tension mardi à Kashgar au Xinjian, au lendemain d'un attentat qui a coûté la vie à 16 policiers, pour lequel des Ouïghours ont été arrêtés, selon les autorités.

A trois jours des jeux Olympiques de Pékin, la sécurité a été renforcée dans un climat de tension mardi à Kashgar au Xinjian, au lendemain d’un attentat qui a coûté la vie à 16 policiers, pour lequel des Ouïghours ont été arrêtés, selon les autorités. Selon l’agence officielle Chine Nouvelle, deux hommes à bord d’un camion ont foncé lundi sur un groupe de 70 policiers qui faisaient leur jogging matinal, à Kashgar, avant de lancer des grenades et de poignarder les survivants. Les débris de cinq engins explosifs ont été retrouvés sur les lieux. Les habitants de cette commune de la région à majorité musulmane du Xinjiang située à 4.000 kilomètres à l’ouest de la capitale chinoise, étaient très réticents mardi à s’exprimer sur l’attaque. Mais des informations filtrent grâce à des touristes qui y ont assisté. „C’était écoeurant à voir“, a raconté à l’AFP Wlodzislaw Duch, un touriste polonais témoin de l’attaque qui s’est soldée par la mort de seize policiers. C’est l’un des pires attentats de ces dernières années en Chine. Les deux assaillants ont été interpellés et ils sont ouïghours, l’ethnie principale du Xinjiang rassemblant des musulmans turcophones, a indiqué Chine Nouvelle.
Ils font vraisemblablement partie de l’ETIM, le Parti islamique du Turkestan oriental, a affirmé mardi le quotidien officiel de langue anglaise China Daily. L’ETIM a été placée, sous pression chinoise et américaine, sur la liste des organisations terroristes de l’ONU. Mardi à Kashgar, la sécurité a été renforcée, selon Chine Nouvelle et la tension était palpable. Les accès à l’internet ont été fermés, selon les résidents d’un hôtel. Des policiers ont fait irruption dans la chambre d’un photographe de l’AFP et l’ont forcé à effacer les photos qu’il avait prises du site. Les journalistes sont en outre suivis constamment par des policiers en civil.
Un employé municipal ouïghour, chargé de balayer la rue où s’est déroulée l’attentat, a refusé de commenter les faits de la veille. „C’est dans la presse. Vous n’avez qu’à le lire dans la presse“, a-t-il déclaré à l’AFP avant d’ajouter: „je ne veux plus parler de cela“. Les Ouïghours, dont certains sont accusés par Pékin de mener des actions indépendantistes violentes, se plaignent d’être victime de répression et de discriminations de la part du gouvernement central et de l’ethnie allogène han. La dissidente ouïghoure en exil aux Etats-Unis Rebiya Kadeer, tout en condamnant l’attaque, a exhorté Pékin à ne pas réprimer les „Ouïghours pacifistes“.
Les autorités chinoises n’ont pas établi si l’attentat non revendiqué avait un lien avec les jeux Olympiques qui s’ouvrent vendredi. Elles ont assuré ne pas avoir de crainte pour la sécurité de la flamme à Pékin, lors du relais débutant mercredi.
„Nous pouvons assurer la sécurité des jeux Olympiques“, a affirmé mardi le porte-parole du Comité d’organisation (Bocog), Sun Weide. „Nous avons déjà en place un imposant système de sécurité, nous sommes préparés à faire face à toutes sortes de menaces“, a ajouté M. Sun. „Il y a un risque qui pèse sur la sécurité des jeux Olympiques, c’est pourquoi nous avons préparé des centaines de plans“, a encore dit le porte-parole, sans donner de détails. Selon des experts indépendants, le risque d’attaque islamiste en Chine lors des Jeux existe, mais la capitale chinoise sera une cible difficile à frapper, notamment par les radicaux ouïghours dont les déplacements sont très contrôlés. Les Etats-Unis ont „vigoureusement“ condamné l’attaque. Le président américain George W. Bush a quitté Washington lundi pour un voyage d’une semaine en Asie, avec une escale prévue vendredi à Pékin pour assister à la cérémonie d’ouverture des JO.