Chine: 16 policiers tués et 16 blessés dans une attaque au Xinjiang

Jetzt weiterlesen! !

Für 0,59 € können Sie diesen Artikel erwerben.

Sie sind bereits Kunde?

A quatre jours du coup d'envoi des jeux Olympiques de Pékin, un attentat contre la police chinoise dans l'ouest musulman du pays a fait 16 morts et 16 blessés lundi.

A quatre jours du coup d’envoi des jeux Olympiques de Pékin, un attentat contre la police chinoise dans l’ouest musulman du pays a fait 16 morts et 16 blessés lundi. L’attaque visant un poste de douanes à Kashgar, qui serait de nature „terroriste“ selon les autorités chinoises, a été perpétrée par deux assaillants, a indiqué l’agence officielle Chine Nouvelle. A bord d’un camion rempli d’explosifs, les deux hommes ont foncé sur un groupe de policiers qui faisaient leur jogging matinal et en ont tué quatorze sur le coup, a précisé l’agence officielle. Dans une première version, Chine Nouvelle avait parlé d’attaque à la grenade.
Aucune précision n’a été fournie sur les assaillants qui ont été arrêtés. Interrogé par l’AFP, un porte-parole de la police à Urumqi, la capitale de la région autonome, a affirmé ne pas être au courant. Le porte-parole du Congrès mondial des Ouïghours, basé en Europe, Dilxat Raxit, a confirmé auprès de l’AFP l’attaque, en citant des sources locales. Les autorités chinoises n’ont pas établi pour l’instant si l’attaque avait un lien avec les jeux Olympiques de Pékin qui s’ouvrent le 8 août, a indiqué à l’AFP un porte-parole du comité d’organisation des JO. „Nous devons vérifier“, a déclaré Sun Weide. Le Comité international olympique (CIO) n’a pas souhaité commenter l’attaque, renouvelant cependant sa confiance à la Chine dans la capacité à assurer la sécurité des jeux de Pékin qui s’ouvrent vendredi. „Je ne peux pas vous donner une réaction immédiate. En ce qui concerne les jeux, nous faisons confiance aux autorités pour faire tout ce qui est humainement possible pour assurer un événement en toute sécurité“, a déclaré à l’AFP la porte-parole du CIO, Giselle Davies. „C’est un incident en Chine, nous ne devrions pas établir automatiquement un lien quelconque avec les jeux“, a-t-elle ajouté. Selon Nicholas Bequelin, qui suit la Chine pour l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch, „si les 16 morts sont confirmés, il s’agira du plus lourd bilan jamais enregistré dans une attaque“ au Xinjiang. En 1997, une série d’attentats à la bombe à Urumqi, la capitale régionale, avait fait 9 morts et 74 blessés dans trois autobus. Ces derniers mois, les autorités chinoises ont affirmé faire face à des menaces terroristes visant les jeux Olympiques de Pékin et avaient désigné en particulier le Xinjiang comme un foyer potentiel. Fin juillet, le Parti islamiste du Turkestan a revendiqué plusieurs attentats, dont des attaques contre des autobus le 21 juillet qui ont fait deux morts dans le Yunnan, et a menacé la Chine de nouvelles attaques durant les JO, selon un groupe de surveillance des menaces terroristes basé à Washington. D’après des responsables de l’agence privée Stratfor, spécialisée dans le renseignement, le Parti islamique du Turkestan est un autre nom utilisé pour désigner le Parti islamique du Turkestan oriental (ETIM), un groupe séparatiste ouïghour qui cherche à établir un Etat indépendant au Xinjiang. Vendredi, la Chine s’était dite capable de déjouer tout attentat pendant les JO, aussi bien dans la capitale que dans les régions jugées à risque du Xinjiang et du Tibet.
Pour ces jeux, l’armée chinoise a notamment déployé plus de 34.000 soldats, 121 avions et hélicoptères et 33 navires. A la mi-juillet, la Chine avait annoncé l’arrestation de 82 „terroristes“ présumés depuis le début de l’année au Xinjiang, assurant qu’ils préparaient des attentats contre les JO. Il s’agissait de la première fois que des responsables chinois avançaient un chiffre global d’arrestations après avoir annoncé ces derniers mois avoir déjoué plusieurs complots visant les JO (8-24 août). Des dissidents et des défenseurs des droits de l’homme affirment toutefois que le pouvoir central exagère cette menace pour faire taire toute contestation à la veille des JO.