Au moins six morts dans deux nouveaux attentats suicide au Pakistan

Au moins six morts dans deux nouveaux attentats suicide au Pakistan

Jetzt weiterlesen! !

Für 0,59 € können Sie diesen Artikel erwerben.

Sie sind bereits Kunde?

Le Pakistan a été ensanglanté par deux nouveaux attentats suicide lors de la grande prière musulmane du vendredi, tuant au moins six personnes dont un dignitaire religieux qui dénonçait vigoureusement les attaques en cascade des talibans liés à Al-Qaïda.

En représailles à une offensive de l’armée lancée il y a deux mois dans le nord-ouest, ces combattants islamistes ont considérablement intensifié ces derniers jours une vague sans précédent d’attentats qui ont tué près de 2.000 personnes en moins de deux ans. A Nowshera, dans le nord-ouest, un kamikaze a précipité son véhicule piégé contre une mosquée au moment où les fidèles sortaient de la grande prière, a déclaré à l’AFP un officier de la police, Abdullah Khan. „Nous avons déjà reçu quatre cadavres et 90 blessés“, a assuré le Dr Sabz Ali, responsable de l’hôpital principal de Nowshera. Quasiment au même moment à Lahore, la grande ville de l’est, un kamikaze à pied est entré dans une pièce où se trouvait Sarfraz Naeemi, un ouléma qui avait sévèrement condamné les attentats suicides perpétrés presque quotidiennement par les talibans, a expliqué le chef de la police Pervez Rathore. Le dignitaire, qui avait récemment émis une fatwa (décret religieux) contre les talibans kamikazes, a été tué dans l’explosion de la bombe que portait l’assaillant, a annoncé le Premier ministre Yousuf Raza Gilani. Un de ses adjoints a également péri, selon des sources policières. La pièce, où le maulana Sarfraz discutait avec des fidèles après la prière, était contiguë à la mosquée de l’école coranique qu’il dirigeait. Ces attaques apparaissent comme la réponse des rebelles à la vaste offensive militaire lancée fin avril par Islamabad, sous la pression des Etats-Unis, pour mettre fin à l’avancée des talibans dans le nord-ouest, notamment la vallée de Swat.
Peshawar, aux portes des territoires tribaux frontaliers de l’Afghanistan et sous la coupe des talibans, est le principal théâtre de ce regain d’attentats. En moins d’un mois, 10 attaques terroristes sanglantes y ont été perpétrées, dont la plus spectaculaire, un camion piégé précipité mardi soir contre l’hôtel Pearl Continental, pourtant sous très haute protection, a fait neuf morts. La dernière a eu lieu dans la nuit de jeudi à vendredi, lorsque des rebelles ont attaqué un poste de contrôle de la police. Un assaillant a été tué. Deux heures plus tôt, un autre attentat suicide visant les forces de sécurité avait tué deux civils. A une centaine de kilomètres plus au sud, à Hangu, quatre policiers ont été tués et cinq autres blessés par l’explosion d’une bombe au passage de leur véhicule dans une ville du nord-ouest du pakistan, a annoncé à l’AFP la police. L’armée pakistanaise poursuivait vendredi ses opérations visant à déloger les talibans de plusieurs districts tampons entre les zones tribales du nord-ouest, frontalières de l’Afghanistan, et le reste du pays, dont Islamabad. Outre Swat et ses environs, où elles ont lancé leur offensive le 26 avril, les forces pakistanaises ont investi il y a quatre jours le district de Bannu, à la lisière des zones tribales du Waziristan du Nord et du Sud, affirmant y avoir tué plusieurs dizaines de rebelles. Des responsables de sécurité ont par ailleurs annoncé vendredi la mort de 52 combattants islamistes et 12 soldats dans différentes opérations dans le nord-ouest.
Les bilans quotidiens livrés par l’armée sont impossible à vérifier, les zones de combats étant interdites. Ils ne font également jamais mention des victimes civiles de leurs bombardements, dont de nombreux témoignages et des rapports d’ONG assurent qu’elles sont nombreuses, tout comme les victimes des talibans.