Après le sommet de l’Otan, Strasbourg panse ses plaies

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La ville de Strasbourg pansait ses plaies dimanche, au lendemain du sommet de l'Otan qui a été l'occasion pour des casseurs mêlés à des militants pacifistes de dévaster un quartier de la ville proche de la frontière avec l'Allemagne.

Un total de 49 personnes ont été blessées légèrement, dont 15 parmi les forces de l’ordre et les pompiers et un journaliste lors de la manifestation de samedi, selon la préfecture qui fait aussi état „de dégâts matériels très importants“ dans le quartier où se sont déchaînés les casseurs. Nicolas Sarkozy a souhaité dimanche sur TF1 que „les casseurs soient punis avec la plus extrême sévérité“. „C’est quand même invraisemblable d’aller manifester pour la paix dans le monde (avec) des haches, des barres de fer, et de s’en prendre à des fonctionnaires qui ne font que leur travail“, a ajouté le président interviewé en direct de Prague. „Que les gens manifestent, c’est leur droit. Mais il y a eu à l’intérieur de la manifestation quelques centaines de voyous, de casseurs, allemands, espagnols, français“, a souligné M. Sarkozy en défendant le rôle des forces de l’ordre.
Au total, 330 personnes ont été interpellées en marge du sommet de l’Otan, dont 300 dès jeudi qui ont toutes été relâchées, selon la préfecture du Bas-Rhin. „Une poignée“ de personnes interpellées samedi doivent être jugées en comparution immédiate lundi, a-t-on précisé dimanche de source judiciaire. Il reste que des questions demeurent sans réponse. En particulier le fait que la police, omniprésente ailleurs dans la ville, est restée invisible dans ce quartier proche de la frontière lorsque des casseurs ont incendié un hôtel Ibis, une pharmacie et d’anciens locaux de la douane du Pont de l’Europe. Les auteurs des violences, des „Black blocks“ cagoulés et armés de barres de fer, étaient au nombre de 2.000, selon la préfecture. Les „Black blocks“ sont des groupuscules autonomes ou anarchistes européens, dont la tactique est issue du mouvement autonome allemand des années 1980. Un journaliste de l’AFP a vu ces casseurs lancer des pierres contre l’hôtel Ibis vers 13h50 samedi, puis forcer la porte d’entrée du bâtiment et pénétrer à l’intérieur pour ensuite en ressortir du mobilier et y mettre le feu. Un peu plus tard, un casseur est entré dans l’hôtel avec un pot contenant une substance indéterminée et une épaisse fumée noire s’élevait peu après du rez-de-chaussée de l’hôtel. Dans l’établissement se trouvaient alors quatre policiers qui ont donné l’alerte. Mais les renforts des forces de l’ordre ne sont arrivés que 40 minutes plus tard, et les pompiers vers 14h40. Or ces incidents se sont déroulés alors que des véhicules de police ne se trouvaient qu’à 200 mètres de là, selon un journaliste de l’AFP témoin de la scène.
„Les habitants de ce quartier déshérité de Strasbourg s’attendaient à des violences. Mais pas à ce point… Le quartier est sinistré et ses habitants choqués“, soulignait dimanche le quotidien Les Dernières nouvelles d’Alsace. Parmi ces derniers figurent trois jeunes Allemands, deux âgés de 24 ans et un de 25 ans, a-t-il précisé. Le maire de Strasbourg, Roland Ries, a condamné ces violences et demandé „une justice exemplaire“ pour punir les auteurs de déprédations. Près de 9.000 policiers et gendarmes, 1.500 militaires et 1.500 pompiers ont été mobilisés pendant les deux journées de sommet de l’Otan.