Allemagne: duel télévisé de la dernière chance pour le rival de Merkel

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A deux semaines des législatives allemandes, Angela Merkel et son principal rival, le social-démocrate Frank-Walter Steinmeier, s'affrontaient dimanche soir à la télévision, dernière chance pour le vice-chancelier de gagner des points face à la chancelière.

L’enjeu ne réside pas dans la reconduction de Mme Merkel à la chancellerie à l’issue des élections du 27 septembre, annoncée par tous les sondages. Mais le score des sociaux-démocrates (SPD) déterminera la reconduction ou non de la „grande coalition“ qui gouverne depuis quatre ans à Berlin, alliant les conservateurs (CDU/CSU) de la chancelière et le SPD du ministre des Affaires étrangères Steinmeier. Le débat, le seul d’une campagne atone et seulement le 4e du genre en Allemagne, pourrait jouer un rôle clé, 56% des Allemands ayant indiqué que son issue pourrait influencer leur vote, selon l’institut de sondage Forsa. Quarante-deux pourcent des personnes interrogées affirment que le débat ne changera rien à leur choix. Le duel de 90 minutes sera diffusé en direct à partir de 18H30 GMT sur les quatre principales chaînes du pays et pourrait être suivi, selon les estimations, par plus de 20 millions de spectateurs. „Pour Steinmeier ce soir, c’est tout ou rien“, estimait un éditorial du journal Bild am Sonntag. „S’il échoue à commencer à marquer des points dans le studio de télévision, c’est la fin pour lui“. Les conservateurs des Unions chrétiennes (CDU/CSU) bénéficient de 39% des intentions de vote, selon un sondage diffusé vendredi par la chaîne ZDF, contre 23% pour le SPD.
Mais conservateurs et libéraux (FDP), la coalition gouvernementale souhaitée par Mme Merkel, ne disposent que d’une courte avance. Mme Merkel, 55 ans, et M. Steinmeier, 53 ans, ne devraient s’affronter qu’à fleurets mouchetés, car outre le fait que ni l’une ni l’autre n’a une réputation de tribun, ils partagent la responsabilité des quatre années de „grande coalition“.
M. Steinmeier a bien tenté récemment de critiquer la chancelière, affirmant que „se pavaner sur les tapis rouges ne suffit pas pour le long terme“, une façon de l’accuser de tirer avantage des succès du gouvernement sans pour autant en être la roue motrice. Mme Merkel, qui se plaît à mettre en avant sa „patience“ et „détermination“ comme elle l’a rappelé dans le cadre des pourparlers sur le rachat du groupe automobile Opel, estime ne pas devoir répondre à de telles attaques. „Je ne vais pas faire preuve de plus d’agressivité, je vais simplement mettre mes arguments en avant“, a-t-elle sobrement avancé. Pour Claus Leggewie de l’Institut des sciences humaines avancées d’Essen, le débat pourrait s’avérer plat. „Voilà deux personnes du même gouvernement qui viennent nous expliquer comment tout s’est bien passé — ce n’est pas très excitant“, a-t-il affirmé au journal WAZ.
Le patron du FDP, Guido Westerwelle, qui espère former une coalition gouvernementale avec Mme Merkel à l’issue des élections, qualifie pour sa part ce débat télévisé de „réunion du Conseil des ministres“. Une performance meilleure que prévue de Mme Merkel face au chancelier sortant, le social-démocrate Gerhard Schröder, lors du débat télévisé de 2004 s’était soldée par un match nul dans les intentions de vote. Et ce dimanche, près de deux-tiers des Allemands donnaient Mme Merkel „gagnante“ avant même le débat, contre 15% pour M. Steinmeier, selon un sondage de la chaîne de télévision ARD — des chiffres qui reflètent le niveau de popularité personnelle de la chancelière plutôt que celui de son parti.