AKP: l’UE salue la bonne nouvelle et maintient la pression pour les réformes

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L'Union européenne a salué le rejet mercredi par la justice turque d'une demande d'interdiction du parti AKP au pouvoir qui évite de nouvelles tensions avec Ankara, mais a également maintenu la pression sur les autorités turques qui doivent relancer les réformes.

L’Union européenne a salué le rejet mercredi par la justice turque d’une demande d’interdiction du parti AKP au pouvoir qui évite de nouvelles tensions avec Ankara, mais a également maintenu la pression sur les autorités turques qui doivent relancer les réformes. „La décision de la Cour constitutionnelle de ne pas interdire l‘AKP est une bonne nouvelle“, a déclaré à l’AFP Cristina Gallach, porte-parole du diplomate en chef de l’UE Javier Solana. „Bien sûr, nous devons la lire en détail, mais c’est positif. La Turquie s’éloigne d’une situation tendue et nous espérons vraiment que cette décision de la Cour contribuera à rétablir la stabilité politique en Turquie“, a-t-elle ajouté.
Malgré leur soulagement évident, les Européens, qui se préparaient à une interdiction du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir depuis 2002, n’ont pas débordé de joie mercredi, insistant surtout sur les réformes que la Turquie doit relancer pour poursuivre son processus d’adhésion à l’Union européenne.
„J’encourage à présent la Turquie à reprendre avec toute son énergie les réformes pour moderniser le pays“, a ainsi déclaré le commissaire européen à l’Elargissement Olli Rehn dans un communiqué. L’interdiction de l‘AKP aurait certainement entraîné des législatives anticipées, arrêtant du même coup toute réforme.
Olli Rehn a en particulier réclamé „l’alignement des réglementations de la Turquie sur les partis politiques avec les standards européens“, selon lui „essentiel“.
Depuis le début de la procédure judiciaire contre le parti du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, M. Rehn a plusieurs fois demandé à la Turquie d’adopter les principes du Conseil de l’Europe „sur les bonnes pratiques des démocraties“ qui disent que l’interdiction d’un parti politique „ne peut être justifiée que pour les partis qui appellent à l’utilisation de la violence ou utilisent la violence comme moyen politique pour renverser l’ordre démocratique constitutionnel“. Le commissaire, tout comme la présidence française de l’UE, a également appelé les différents acteurs politiques turcs à travailler ensemble „pour des réformes durables sur base d’un consensus“. L’UE „invite tous les acteurs politiques turcs à résoudre leurs divergences dans un esprit de dialogue et de compromis, en respectant l’Etat de droit et les libertés fondamentales“, a insisté la présidence de l’UE dans un communiqué. Forte de toutes ces recommandations, l’Union, „attentive au fonctionnement démocratique des institutions, continuera à suivre avec attention la situation en Turquie“, a-t-elle ajouté. Même si la décision de la justice turque a évité un scénario de crise qui aurait pu aller jusqu’à l’arrêt des négociations d’adhésion de la Turquie au bloc européen, commencées en 2005, le lent processus d’adhésion ne va pas être accéléré pour autant. La présidence française de l’UE compte ouvrir d’ici la fin de l’année deux ou trois chapitres parmi les 35 qui jalonnent les négociations. Cet „objectif reste“, a indiqué un diplomate français mercredi. Huit chapitres sont pour l’instant ouverts -et un fermé- mais 18 sont de facto gelés, dont cinq par la France qui les considère comme „directement liés“ à une adhésion qu’elle ne souhaite pas au bout du compte.